On avance, on avance, et on a encore de l’essence. Nous voici au septième épisode de ce roadtrip Road to 49 (le programme par ici). Nous avons achevé le remontée de la côte Atlantique par le fantastique Maine, après Cape Cod, Martha’s Vineyard et Boston. Maintenant, nous allons entamé le retour vers Chicago avec, comme points d’orgue, le foliage (les couleurs d’automne) dans le Vermont, les Mille-Îles, les chutes du Niagara ou encore Detroit. Comme d’hab’, on vous emmène avec nous (ici et sur les réseaux sociaux, Facebook ou Instagram).
On a de la chance, on arrive pile au bon moment dans le Vermont, où le foliage est particulièrement spectaculaire. Mais, pas d’inquiétude, il est présent dans de nombreux autres états (voir le foliage report).
Petit rappel : le premier chapitre était consacré à la remontée d’Austin à Bozeman Montana, le deuxième à la visite du Yellowstone et du Grand Teton avec des amis, le troisième au Midwest, le 4e aux Virginie, à Baltimore et à Washington, le 5e à la première partie de la côte et le 6e à la Nouvelle-Angleterre. 48 états au compteur depuis notre premier voyage sur le sol US il y a 15 ans et ça continue. D’où le Road to 49. Après ce voyage, nous aurons visité 49 des 50 états américains.
Comment nous suivre ? Ici et sur les réseaux sociaux : Facebook et Instagram, en temps réel. A vite (avec votre café du matin, on sait que vous adorez ce moment). C’est parti.
J56. Lost dans le Vermont pour le « foliage » (du Maine à Montpelier)
Mercredi 4/10/23. Grosse journée de route en perspective au départ de Bangor (Maine). Après avoir « chassé » le homard dans le Maine, on vient chercher l’un des « highlights » de ce roadtrip, un vieux rêve : le « foliage », le feuillage d’automne aux couleurs si éclatantes, dont la haute saison (variable et sauf exception) est entre maintenant et la mi-octobre. Ça « rougeoie » depuis plusieurs jours déjà (y compris dans les états voisins) et nous devrions arriver pile pour le pic.
On roule d’abord encore pas mal dans le Maine avant de retrouver le New Hampshire, l’un des « nouveaux » états qu’on a déjà cochés lors de ce voyage lors d’un passage par la côte, au niveau d’Hampton Beach.
Lui aussi a du « foliage » (et des élans, qu’on ne verra pas) mais la Kancamagus highway, une route de 56 km de Conway à Lincoln, est une formidable mise en bouche pour arriver dans le Vermont.
Là encore, nous ne sommes pas seuls : il y a des bouchons et des gens partout dans les White mountains. Le décor est fantastique « mais » le soleil tape tellement qu’on a du mal à voir les nuances correctement (#onnevapasseplaindreonadépasséles25°C).
Une fois passée Lincoln (l’une des villes d’entrée de la route), on retrouve un peu de solitude et de tranquillité. On traverse des petits villages, des fermes…
Ça y est, nous voilà dans le Vermont, juste avant le coucher de soleil (ça y est aussi, il se couche tôt, 18 heures). Objectif atteint, c’est notre 49e état visité.
On termine aux dernières lueurs du jour en mode « Beetlejuice ». C’est à East Corinth, dans un tout petit bled du Vermont, qu’a été tourné ce classique de Tim Burton (1988). La maison (sur Jewell Lane) n’existe plus mais on voit bien la colline sur laquelle le décor avait été construit (un petit panneau peu amène a été installé par le voisin lassé de voir les gens tourner dans son allée). Le General Store, à l’entrée de la ville, était le Hardware Store ; le pont existe toujours mais n’a jamais été couvert (Chicken Farm Rd). L’école de Wynona Rider dans le film est toujours là (778 Village Rd, East Corinth) et l’élément le plus reconnaissable.
On sent (on a l’impression) que les habitants en ont un peu marre (il y a plein de panneaux « interdit », etc). Ceux que l’on croise sont en tout cas peu sympas.
Moins d’une heure et nous sommes prêts à checker-in à Montpelier (celui du Vermont hein), un haut-lieu du « foliage », capitale de l’état et plus petite capitale d’état de tout le pays (8000 habitants).
On est heureux de retrouver un motel, le Comfort Inn (213 Paine Turnpike N, Montpelier, voir et réserver), qui pourtant, vue la haute saison ici, coûte le prix d’un B&B dans un inn victorien classé. Nous l’avions réservé depuis un bail et c’était l’une des dernières dispos, il a encore pris 100 balles depuis (des chambres jusqu’à 400-500$). Bon, il y a des avantages : accueil 4 étoiles, plein de trucs gratuits (soda, cidre, pommes), petit cadeau (sirop d’érable local) et, cherry on the cake, une laverie, un Applebee’s (c’est l’occasion de tester cette chaîne) sur le parking, et une chambre au rez-de-chaussée. On est au nirvana ! On commande à emporter pendant qu’on fait la lessive.
Demain: c’est le D-Day foliage.
- Notre hébergement : Comfort Inn Montpelier-Berlin (213 Paine Turnpike N, Montpelier) : 8/10. Un motel classique mais hyper propre et hyper bien équipé. Le top. Tant mieux vu les prix lors du foliage. Pour voir et réserver. Dormir ailleurs à Montpelier
- Nos bars et restaurants : RAS
- Nos visites : Kancamagus Highway, East Corinth, Montpelier
- Ce qu’on a noté/relevé/gardé pour une prochaine : Lincoln : Flume Gorge SP (852 Daniel Webster Hwy); West Barnet :Harvey Lake (première plongée de Jacques Cousteau, 1920)
Le point Road to 49: ça y est, on est dans notre 49e état, le Vermont !
J57. Lost dans le Vermont, à la recherche du foliage, de Montpelier à Burlington
Jeudi 5/10/23. Décidément, on est trop bien dans cet hôtel. Ça fait plusieurs fois qu’on « tombe » et qu’on aime bien les Comfort Inn, notamment parce qu’il y a de la place dans leurs suites. Le petit-déj est top. Delphine arrive même à faire une gaufre au sirop d’érable en mélangeant dangereusement les préparations.
C’est parti, c’est un peu notre « D-Day » foliage. Le secteur est à son pic (peak) et la météo est plus clémente que prévue. Pas de pluie et les nuages se dissipent vite.
Nous avons passé une bonne partie de la journée à parcourir les « hot spots », les meilleurs coins pour voir ce feuillage éclatant de couleurs (jaune, rouge, orange…) et 50 nuances du genre.
On savait que l’on ne serait pas seuls, mais en toute sincérité, nous étions loin de nous imaginer l’ampleur du phénomène (et/ou sa mauvaise gestion). Nous passons de grosses potions de trajets, notamment sur les routes principales autour de Stowe ou Waterbury, dans les bouchons, coincés entre bus touristiques (géants), touristiques (oui ben comme nous) qui roulent au pas pour faire des photos en même temps et locaux qui eux aussi sont vraisemblablement à leur « pic » de ce qu’ils peuvent supporter et roulent comme des Fangios…
Bref, nous avons commencé la journée un tour de Montpelier (avec un seul « L »), au capitole flamboyant (plus petite capitale d’état des Etats-Unis). La ville est charmante, avec toutes ses églises perdues dans le foliage… Désolé pour les anglicismes, mais on ne trouve pas de nom à la hauteur du phénomène, à part l’original.
Il est (déjà!) l’heure de faire une pause feuilles : on a réservé la visite d’une institution, la fabrique de glace Ben & Jerry’s (née ici, et dont il n’y a que trois usines dans le monde, dont une pour nous aux Pays-Bas). C’est… l’usine à Waterbury (1281 Waterbury-Stowe Rd Route 100, Waterbury Village Historic District) ! On peut venir « comme ça » mais si on veut faire la visite guidée d’une demi-heure, il faut réserver à partir de deux semaines à l’avance. Cela coûte 6$/adulte (1$ pour les enfants), et on a pris le créneau de midi. C’est aussi un lieu de tournage puisqu’une scène de « Fous d’Irene » y a été filmée.
La visite commence lorsque retentit la cloche (de vache). Notre guide (pas très enthousiaste) nous lance d’abord un film (hyper efficace) de quelques minutes sur la success story de la marque de glace lancée en 1978 par deux potes (toujours dans le directoire de la boîte, désormais possédée par Unilever), Ben et Jerry. Un beau film promotionnel qui appuie sur les aspects responsables de la marque, qui se partage un marché monstre avec Haagen Dazs.
Puis (et les photos sont interdites), on a le droit de regarder la chaîne de production Ils font de la cookie dough, et on a droit à des morceaux de pâte à cookie crue. Avant de finir au labo où nous attend une dégustation du parfum Dirt Cake.
JP adore la Ben & Jerry’s (Delphine déteste). Le gift shop est sympa, mais on va passer notre tour au stand de glace: il y a une queue d’enfer! (c’est donc pour ça qu’on peut acheter un fast-pass pour acheter un cône). Si vous êtes vraiment « fondus », elles sont très généreuses et il y a des parfums exclusifs servis uniquement ici… On finit d’ailleurs par le très drôle cimetière des parfums disparus en haut de la colline.
On reprend la route à travers les arbres de toutes les couleurs, et on essaye de prendre des routes moins fréquentées (on y arrive). Sincèrement, peut-être s’est-on déjà « habitués » (ça reste magnifique), mais peut-être en a-t-on trop attendu… C’était magique de voir les premiers arbres rouges fluo au milieu des « normaux » il y a quelques jours mais c’est difficile d’avoir une vue d’ensemble (et de faire des photos qui rendent justice au paysage sans horde de touristes). Delphine est plus déçue que JP, qui remet tout ça en perspective et s’émerveille quand même.
A Stowe, on passe par le Trapp family lodge (700 Trapp Hill Rd, Stowe), dont la success story (une famille autrichienne chanteuse) a inspiré la Mélodie du Bonheur.
Le mieux est peut-être de prendre encore de la hauteur. On tente d’aller en haut du mont Mansfield (le plus haut de l’état) mais c’est… payant! Une trentaine de dollars par voiture, plus 12 par passager (ou plus de 35 en téléphérique!) pour moins de 5 miles de route. Trop pour un Roadie, on abandonne, et on essaye de se débrouiller seuls en baladant dans Smuggler’s Notch, l’un des coins connus pour le foliage. Le secteur est superbe, entre les forêts et les rochers mais encore bien bondé.
Quand il y a trop de monde sur les routes principales, go sur les backroads. On se console avec un magnifique pont rouge (Cole Hill Rd, Morristown), photogénique à souhait. Parfois, alors qu’on roule, et pour quelques secondes d’éternité (ou presque), le vent souffle et une pluie de feuilles descend sur le pare-brise (très chouette). Après le feuillage d’automne, le coin va enchaîner avec la saison de ski. C’est fou, il y a des gens assis dans des chaises partout (sur le bord de la route en ville, au milieu du feuillage…)
Ah et (attention désillusion!), malgré le cadre enchanteur, ça sent vraiment (mais vraiment) la vache dans le coin. On va manger un petit bout à Stowe, à l’Idletyme Brewing Co (1859 Mountain Rd, Stowe). Jolie terrasse, chouette menu… Devinez quoi, il y a la queue (hors horaire de repas).
C’est très bon, rapide, et ça nous permet d’être prêts pour le (non) coucher de soleil. Pas de super lumière, mais de la brume au milieu des forêts colorées.
On tente encore notre chance par des petites routes (autour de Jericho et Nashville) et on prend encore des bouchons. Ce soir, nous dormons à Williston, juste à côté de Burlington, la grande ville universitaire au bord du lac Champlain, le treizième plus grand lac du pays. Quand on voit notre suite de motel, au Sonesta (35 Hurricane Ln, Williston, voir et réserver), on est décidés à rester at home tonight. On va quand même se ravitailler au supermarché (Hannaford, c’est pas mal). Un peu de verdure et de sushis ne nous feront pas de mal… On a de l’administratif-programmation ce soir, miam.
- Notre hébergement : Sonesta Burlington (35 Hurricane Ln, Williston) : 8/10. Des suites dans de petites unités. Pratique car tout équipé. Pour voir et réserver. Dormir ailleurs à Burlington
- Nos bars et restaurants : Idletyme Brewing Co (1859 Mountain Rd, Stowe). Note : 6/10. Belle terrasse à l’extérieur de Stowe. Carte ok mais service moyen
- Nos visites : Montpelier, Stowe (Trapp Family Lodge), Ben & Jerry’s Factory à Waterbury, Red Covered Bridge, Jericho, Nashville, Smuggler’s Notch…
- Ce qu’on a noté/relevé/gardé pour une prochaine : Ripton. Trail Robert Frost (la balade lui a inspiré des poèmes), visiter une ferme à sirop d’érable
- Les tops du foliage : Smuggler’s Notch, Mont Mansfield, Green River SP, Vergennes, Shelburne Farms, refuge faunique Missisquoi…
J58. Lost de Burlington (Vermont) à Alexandria bay (Etat de NY)
Vendredi 6/10/23. Cette nuit « comme à la maison » nous a permis de faire plein de trucs (et encore, on n’est pas allés à la piscine-spa !). On va prendre le petit-déj et on quitte ce petit cocon pour démarrer la journée.
Encore une journée avec plusieurs heures de route. La bonne surprise (encore!), c’est la météo : on attendait une chute des températures, un ciel gris et de la pluie, et en fait le soleil joue les prolongations.
On prend la route de Burlington, la plus grande ville de l’état, qui nous plaît d’avance. Mais avant, nous passons par Shelburne, où se trouve la fabrique d’ours en peluche Teddy Bears du Vermont (6655 Shelburne Rd, Shelburne). On peut visiter l’usine et se créer son propre nounours, mais on se contente d’une petite visite au gift-shop et dans les jardins. Les ours sont très qualitatifs (« born in Vermont » est écrit dans les yeux) mais assez chers.
Le secteur est riche en musées/endroits à visiter. Notons le Shelburne museum, une quarantaine de bâtiments d’époque remplis d’oeuvres, les Shelburne Farms, qui proposent de nombreuses activités pédagogiques. Là aussi, on se contente du foliage et d’aller goûter un peu de cheddar, l’une des spécialités de l’état, au magasin de l’entrée.
On arrive à Burlington même, au bord du lac Champlain. On ressent immédiatement son dynamisme (ça ne fait pas de mal !). Nous avons une belle liste de choses à voir, à comme le plus haut secrétaire (= empilement de casiers de bureau) du monde (220 Flynn Ave, Burlington)…
Puis on va avoir le monument au monstre local du lac, Champ…
… et le centre, mignon, concentré autour de la rue piétonne de Church market street. Ca faisait longtemps donc c’est notable. Il y a pas mal de sans abri et de junkies en ville.
On fait un tour dans un super magasin (fraîchement récompensé), le Common Deer (210 College St #101, Burlington) avec plein d’objets made in Vermont. Delphine trouve les boucles d’oeille de sa life…
On passe voir l’emplacement du premier « Ben & Jerry’s ». L’ancienne station qui accueillait le glacier a été rasée mais une plaque au sol rappelle le site (angle College St et St Paul St).
Le ciel menace clairement, c’est le moment d’aller manger un bout même s’il nous reste une salade dans la glacière… On choisit le Farmhouse (160 Bank St, Burlington), qui propose un menu assez inventif et plein de légumes… La cuisine du Vermont est assez inventive et rafraîchissante avec des pommes, des légumes qu’on ne voit pas ailleurs, du sirop d’érable et leurs excellents fromages.
On attrape un café (au sirop d’érable bien sûr) et on quitte la ville. Et bientôt le Vermont. Il faudra qu’on revienne, hors foliage… pour vraiment saisir l’âme de cet état.
Nous avons rencontré plein de nos cousins Québecois en ville. Il faut dire que Montreal est à moins de 100 miles. Comment ne pas parler de l’omniprésence de Bernie Sanders à Burlington ? Le sénateur, un des leaders démocrates, est une icône ici, visible sur des stickers, des mugs… Dans sa ville d’adoption (il a été maire), l’homme aux mitaines est connu comme le loup blanc et se balade en ville tranquillement.
16 heures : ça y est, il pleut (quelques minutes).
Nous revoilà dans l’état de New-York après avoir traversé le lac Champlain par le nord, au niveau du refuge faunique Missisquoi. On suit la route 11. Le coin (et le ciel menaçant) pourraient vite mettre le plomb (on passe d’ailleurs par « Burke » lol) mais, surpris, cela fait ressortir le foliage, magnifique, irréel. Il re-pleut, et cette fois pour de vrai.
On se rapproche vraiment du Canada. Et on a droit à un show de lumière fantastique au coucher du soleil, qui tente de se frayer un chemin entre les nuages. Il allume une dernière fois les feuilles rouges et crée un arc-en-ciel.
On retrouve la civilisation le temps d’un plein d’essence. Il nous reste encore plus d’une heure de route avant Alexandria Bay, où on dort ce soir.
Dernier petit arrêt sur la route à Gouverneur, où se trouve le plus grand rouleau de LifeSavers (lol).
Ces bonbons (à trous) sont nos compagnons de roadtrip depuis le début. Ils ont un ancrage ici. « Inventés » par un vendeur de bonbons de l’Ohio, la marque (pour la bouée de sauvetage) a été rachetée tout de suite par Mr Noble de Gouverneur, qui les a mis en rouleaux, etc. Le tube est au parfum d’origine, à la menthe (nous on les prend aux fruits). Voir l’histoire du Wikipedia
Finalement, nous arrivons pile avant la fin du check-in de 21 heures (ce qui a l’air important), à notre motel, le Otter Creek Inn à Alexandria Bay (2 Crossmon St, Alexandria Bay, voir et réserver). Le thème ? Les loutres (qu’on pourrait apparemment voir dans le coin). On va rester (encore) à la piaule ce soir, en finissant de bosser (et les restes).
Delphine est aux anges. Nous sommes dans le secteur des 1000 îles, sur le Saint Laurent, à la frontière Canada-USA (un vieux rêve dû à un reportage pourtant soporifique à la TV).
- Notre hébergement : Otter Creek Inn (2 Crossmon St, Alexandria Bay) : 7/10. Très simple mais très propre. Un vrai motel à l’ancienne. Le jardin donnant sur le pond est top. Pour voir et réserver. Dormir ailleurs à Alexandria Bay
- Nos bars et restaurants : Farmhouse Tap and Grill (160 Bank St, Burlington). Note : 7/10. Carte très Vermont pour cette brasserie dans le centre de Burlington. C’était bieng…
- Nos visites : Shelburne (Teddy Bear, Shelburne Farms…), Burlington (centre, lac), Gouverneur, Alexandria Bay
J59. Lost d’Alex Bay (les 1000 îles) à… Clarence (NY State)
Samedi 7/10/23. Comme prévu, et cette fois c’est vrai, et pendant que tout le monde se balade en t-shirt à Lyon par 25°C, il pleut ce matin. Dommage, notre motel (à l’ancienne quand même) avait un chouette emplacement au bord de l’eau.
On va direct en ville, à « Alex Bay » ou « A Bay » comme ils disent ici (et sur les t-shirts) pour prendre un bateau qui fait un tour des « Thousand Islands ». Nous avons réservé la croisière de 10 heures (l’heure, pas la durée, hein) avec le King des lieux (qui possède une bonne partie de la ville), Uncle Sam. On embarque (avec un bus de têtes blanches, encore!) à bord de l’Alexandria Belle pour un peu plus de 2 heures à travers les îles.
Malheureusement, on vivra ce moment sous une giga pluie, mais ça reste très beau de découvrir quelques-unes des 1864 ou 1865 îles qui composent cet archipel de rivière. Chaque île doit être au-dessus de niveau de l’eau pendant 365 jours par an, doit abriter au moins un arbre ou buisson, et faire au minimum 6 pieds carrés, soit un peu moins de 2 m². Cela a un petit air des San Juan Islands.
Notre guide donne les « highlights », explique comment les habitants se procurent de l’énergie, gèrent leurs déchets sur ces îles à cheval entre USA et Canada. Le clou du spectacle est le Boldt Castle, construit par l’hôtelier George Boldt (Waldorf-Astoria) pour sa femme au début du 20e siècle. Un délire médiévalo-gothique posé sur une île juste en face d’Alexandria Bay. Mais son épouse est morte juste avant la livraison et George n’y a jamais mis les pieds. Le chateau a été abandonné pendant de nombreuses années avant d’être racheté par l’autorité du pont des Mille-Îles qui l’a restauré avant de permettre des visites. Vu le temps, on fait l’impasse mais Uncle Sam a plus petits bateaux shuttles qui passent toutes les demi-heures (à 15 et 45) pour récupérer les visiteurs qui visitent le chateau.
Ces îles sont étonnantes et il faut parfois juste un rocher qui dépasse de l’eau pour y voir une maison. Il s’agit souvent de maisons de vacances d’été, vides pour la plupart à cette époque. Dans le secteur, il y a normalement des loutres, parfois des phoques. On croise la statue de Saint Laurent, qui tient… une plaque, l’instrument de sa mort.
Les gens se mettent des bloody mary et s’achètent des lunettes de soleil (sic).
A chaque fois que le bateau tourne, des torrents d’eau se renversent sur le pont inférieur.
Pour l’anecdote, l’archipel a donné son nom à une célèbre sauce salade, la Thousand Islands. Une habitante des îles, qui préparait à son pêcheur de mari une sauce à base d’huile d’olive, de paprika, de Tabasco et de jus d’orange, la fit goûter à George Boldt. Georgie a aimé, lui donna le nom de Thousand Islands et la fit servir dans tous ses hôtels.
On revient au port et on enchaîne les magasins. Un peu tous pareils (cette fois c’est vrai).
On va casser une croûte au « meilleur » resto de la ville (selon les notes), le Dockside pub (17 Market St, Alexandria Bay). Sympa, local, pas cher… Mais on s’est faits touristés : la bière frelatée a été remplacée par une au double et ils nous ont gavé d’accompagnement en supplément sans nous prévenir (et ont rigolé des remarques de DD). On reste quand même à une cinquantaine de dollars pour deux (ce qui nous change des précédentes semaines).
On reprend la route, qui s’annonce longue et sous la pluie… On annule d’office plein d’arrêts prévus à cause de la météo pourrie.
Nous prenons la route des chutes du Niagara, et on s’était laissés la nuit de ce soir de côté (on voulait garder un peu de souplesse et trouver un truc simple, de plain-pied pour commencer nos sacs). On a passé une plombe cette nuit à dégoter quelque chose : tout est hors de prix et hyper mal noté entre Rochester et Buffalo… On a tenté un truc, on verra sur place….
La route n’est pas désagréable (pas funny-fun non plus), mais on a la surprise d’être rejoints par le soleil.
Rochester. Passage plus long que prévu dans cette (grande) ville étonnante, ne serait-ce que par son architecture retro. C’est ici, en bordure du lac Ontario, que se trouve le siège de Kodak et la maison-musée de son fondateur, George Eastman (et là que sont conservés les films de Martin Scorsese.)
Eastman a révolutionné la photographie en fabriquant en série le premier appareil photographique portable. Kodak a connu une histoire florissante jusqu’à l’arrivée du numérique.
Le Georges Eastman est lui un centre d’archives et un musée de la photographie de réputation mondiale.
On passe vite fait devant un resto (déjà fermé) qui nous avait fait marrer lors de la préparation de ce road-trip, Nick Tahou hots (320 W Main St, Rochester), inventeur du « garbage plate », plat de restes en gros, pas beau mais pas cher.
Nous nous arrêtons plus longuement à la House of Guitars (645 Titus Ave, Rochester), magasin de musique légendaire, fréquenté par quelques pointures. Superbe, mais il y a tellement de bordel dans tous les sens qu’on n’y retrouverait pas sa Gibson ! Sinon, il y a plein de graffs, un resto de burgers dans une église (le Playhouse Swillburger). Rochester peut clairement mériter une nuit d’étape.
Nous on a voulu avancer, donc direction… Clarence, à une heure encore.
Clarence. C’est une petite ville en banlieue de Buffalo, connue pour un crash d’avion en 2009 (49 morts) et quelques peoples, dont Chad Michael Murray. (Frère Scott et héros de films de Noël).
On a réservé dans un motel bien cheap (et pourtant à 100 balles), de plain pied, pour pré-faire nos sacs… On pensait manger dans la chambre mais on fait un saut en « ville », dans une ancienne église devenu le meilleur resto du coin, avec un menu… italo-polonais et des flamants roses partout. C’est Morluski’s (10678 Main St, Clarence).
Pas à la hauteur de la cuisine de JP mais ça fait du bien de manger une gamelle de pâtes et l’ambiance est sympa (il y a même un pianiste!).
Allez, allons descendre ces sacs (et voir l’ampleur du bordel).
- Notre hébergement : Fels Three Crown Motel (10220 Main St, Clarence) : 3/10. Nul et cher pour ce que c’est. Même pas de café le matin. Dormir ailleurs à Clarence
- Nos bars et restaurants : Dockside Pub (17 Market St, Alexandria Bay). Note : 5/10. A part le touristage, c’était pas mal. Morluski’s (10678 Main St, Clarence). Note 7/10. Ca fait du bien de manger avec des couverts et italien. Pour la sauce tomate, par contre, on reviendra vous montrer comment on en fait une bonne
- Nos visites : croisière dans les Mille-Îles, Alexandria Bay, Rochester, Clarence
- Ce qu’on a noté/relevé/sur la route/gardé pour une prochaine fois : Oneida Cross Island Chapel, plus petite église du monde (sur l’eau); Fayetteville Green Lakes SP (eaux vertes, translucides, 7900 Green Lakes Rd)
- Nous avons été invités à tester la croisière d’Uncle Sam. Collaboration commerciale non rémunérée. Tous les commentaires et avis nous reviennent, ce qui veut dire que ça ne nous empêche pas dire la vérité, toute la vérité, on le jure !