L’automne est arrivé et fond sur ce roadtrip Road to 49 (le programme par ici). Voici un peu plus d’une semaine que nous avons entamé la remontée de la côte Atlantique, des Outer Banks de Caroline du Nord jusqu’à New York City. Maintenant, nous allons poursuivre cette remontée à travers la Nouvelle-Angleterre : Connecticut, Rhode Island, Massachusetts, New Hampshire, Maine. Comme d’hab’, on vous emmène avec nous (ici et sur les réseaux sociaux, Facebook ou Instagram).
Petit rappel : le premier chapitre était consacré à la remontée d’Austin à Bozeman Montana, le deuxième à la visite du Yellowstone et du Grand Teton avec des amis, le troisième au Midwest, le 4e aux Virginie, à Baltimore et à Washington et le 5e à la première partie de la côte. 44 états au compteur depuis notre premier voyage sur le sol US il y a 15 ans et ça continue. D’où le Road to 49. Après ce voyage, nous aurons visité 49 des 50 états américains.
Comment nous suivre ? Ici (au jour le jour, sauf problèmes de réseau, ce qui arrivera au Yellowstone) et sur les réseaux sociaux : Facebook et Instagram, en temps réel. A vite (avec votre café du matin, on sait que vous adorez ce moment !). C’est parti.
J46. Lost de New York à New Haven (Connecticut)
Dimanche 24/09/23. On a quitté New York ce matin (un mini passage d’une nuit sur la route) sous une pluie si battante (la tempête Ophelia fait rage sur la côte Est) qu’on a eu du mal à reconnaître les gratte-ciel de la skyline !
Direction New Haven (Connecticut), la ville de l’université Yale, avec quelques petits arrêts.
Bridgeport. C’est la ville de Phileas Barnum, pionnier du cirque et des freak shows. C’est ici que son fondateur est mort et que se trouve son grand musée (un must malheureusement fermé pour rénovations). On fait quand même un tour de la ville, la plus peuplée de l’état (environ 150 000 habitants) d’une architecture peu commune (et déserte), avec une poignée de chouettes graffs et murs peints (dont un en hommage à Barnum).
Orange. Bon, sous la pluie, il n’y a rien de mieux à faire que la visite qui s’annonce déjà comme le point d’orgue de notre journée : le PEZ visitor center (35 Prindle Hill Rd, Orange). Coïncidence (?!), alors que Delphine a commencé la collection il y a à peine deux semaines (lol, à la sortie du musée du folk art de Baltimore, et qu’on en a déjà bien amassé), l’usine (unique) qui fournit tous les USA (où ils sont super populaires) est ici, depuis les années 1970.
La petite brique, créée en Autriche, a envahi le marché US à partir de 1952 (d’ailleurs, PEZ est pour « Pfefferminz« ). Ils ont un visiter-center musée qui renferme la plus grande collection du genre au monde Trop cool. C’est absolument génial. Pour 5$ par personne, c’est une visite très sympa à faire avec des enfants.
On apprend tout sur l’histoire de la marque, plein d’anecdotes et une méga collection classée par genre : animaux, superhéros, camions… Les plus rares sont à l’effigie de Mary Poppins, en cristal ou gravés sur les côtés… On va devenir incollables. Le musée (magasin) fait quelques centaines de m2, avec vue sur la chaîne de production. Il y a bien sûr, le plus grand distributeur de Pez du monde (leur bonhomme, un des « Pals »).
Il est très interactif, avec des quiz, de quoi se prendre en « photopez », etc. On a réussi à retrouver les (presque) 7 nains de Blanche-Neige disséminés dans les vitrines, du coup on tourne une roue et on en gagne deux !
NB : l’entrée est payante mais (malins) ils donnent un bon au gift-shop en retour. On a fait le plein (ils coûtent un peu plus de 2 dollars !).
La journée a avancé plus vite que prévu, du coup on pousse jusqu’à New Haven (où l’on dort) pour manger un bout. D’autant que la ville est la « capitale » d’une curiosité morfale comme on les adore: « l’apizza »). La pizza de New Haven, « inventée » par Pepe en 1925 et tellement plébiscitée par Sinatra qu’il s’en faisait livrer à New York.
La préférée se Sinatra était apparemment celle de Sally’s, mais nous on va chez l’inventeur officiel, Frank Pepe (157 Wooster St, New Haven). Il est 17 heures passées et Oh my gosh, il y a une queue d’enfer devant tous sur Wooster Street (le Little Italy local).
On est vite installés (dans l’annexe) et on demande conseil, car le concept est dur à comprendre. En fait, il y a l’invention, la spécialité et les préférées des client… En gros, ce sont des pizzas napolitaines, très fines, parfois à la pâte à la patate, souvent sans fromage fondu, qui se rapproche assez de la NY style pizza… Un peu comme chez nous, cuite au feu de bois… Et ils en ont une de leur cru, aux clams (fruits de mer, coques, avec pâte blanche). La plus classique est la « tomato pie », juste avec de la sauce tomate. On commande l’une des connues (The Special), traditionnelles mais avec plein de viande et de légumes dessus, et une petite salade (« comme chez nous », avec des jeunes pousses, du vinaigre balsamique, des tomates cerises…).
Ça met un peu de temps, ils les font cuire dans un four immense (avec une pelle de plusieurs mètres) et OMG c’est booooonnnn!
On boxe la fin, on fait un tour en ville (voir à quoi ressemble New Haven). Le centre-ville est hyper calme, le quartier italien bouillonnant et le nôtre, celui de l’université, a l’air sympa.
On dort (une nouvelle fois) dans un Graduate (1151 Chapel St, New Haven). On se prend le chou (encore une fois aussi) pour comprendre les panneaux de stationnement : ok et gratuit selon les rues, mais non dans certaines pour cause de nettoyage de nuit, une histoire de véhicules commerciaux et apparemment de jour de neige…
On finit la soirée entre l’hôtel (ex Duncan), son bar (Old Heidelberg) et des petits raviolis vapeur…
Demain, on poursuit la remontée en direction du Rhode Island.
- Notre hébergement : Graduate New Haven (1151 Chapel St, New Haven) : 7/10. Dans le quartier universitaire. Au calme. Un peu moins trendy et plus victorien que les autres Graduate… Pour voir et réserver. Dormir ailleurs à New Haven
- Nos bars et restaurants : Frank Pepe Pizzeria (157 Wooster St, New Haven). Note : 8/10. Idéal pour goûter à la vraie New Haven pizza. Délice. Old Heidelberg (1151 Chapel St, New Haven). Note : 7/10. Décor fantastique pour ce bar en dessous du Graduate. NE manquez pas les tables gravées
- Nos visites : NY, Bridgeport, Orange (PEZ), New Haven
- Ce qu’on a noté/listé/gardé pour une prochaine /sur la route: The Barnum Museum (fermé pour travaux, 820 Main St, Bridgeport)
J47. Lost de New Haven (Connecticut) à Newport (Rhode Island)
Lundi 25/09/23. Roadtrip plu(s)vieux, roadtrip heureux ! On essaye de se la marteler pour se bouger de New Haven, parce qu’avec une telle météo (toujours des rideaux de pluie), ce n’est pas forcément évident… On essaye de faire comme si, mais clairement, il y a des choses que l’on ne peut pas faire (des arrêts photos de voiture, des parcs, la plage…). Et c’est lundi, donc la quasi totalité des choses qu’on avait notées sont fermées. On potasse notre itinéraire du jour (qui doit nous emmener à Newport, Rhode Island) et on abandonne d’office plusieurs étapes, dont la capitale de l’Etart, Hartford.
New Haven. On refait un tour de ville, d’abord pour voir la cabane de l’inventeur du… hamburger (Louis Lunch, 261 Crown St, New Haven), ou plutôt l’un de ceux qui se réclament de l’invention.
Puis on va à Yale, mythique université américaine de l’Ivy League. Enfin, on n’y va pas vraiment puisqu’elle est imbriquée dans la ville (on ne sait plus vraiment quand on y est ou pas). C’est aussi l’un des lieux de tournage du 4e volet d’Indiana Jones (le Royaume du crâne de cristal, bof bof).
On en croisera plusieurs dans la journée; on est aussi en terres de tournage de l’un des films cultes de JP : Fous d’Irene…
Nous, ce qu’on veut voir d’abord à Yale, c’est la… bibliothèque. La Beinecke Rare Books and Manuscript Library.
Une bibliothèque unique au monde, toute de verre et de marbre, qui conserve des livres et manuscrits rares. Comme ceux d’Audubon (le spécialiste des oiseaux), la première Bible de Gutenberg (un des 21 exemplaires complets), le manuscrit Voynich (une sorte de Da Vinci Code que personne n’a jamais pu décrypter et dont seule une reproduction est exposée). On peut prendre une carte postale en souvenir…
Allez courage les étudiants. Venant de Yale, il y en a eu plein de célèbres comme Meryl Streep, Jodie Foster, Anderson Cooper, les Bush, David Duchovny, les Clinton…
Malgré le voile de grisaille, on commence à deviner le début du « vrai » foliage, le feuillage orange-rouge de l’automne que nous sommes venus chercher (le pic doit avoir lieu mi-octobre).
On décide de longer la côte du Connecticut. On arrive à Essex. Un petit café Dunkin Donuts pour se réchauffer (latte amande et caramel, miam), on s’arrête dans cette petite ville historique au bord de l’eau pour voir le train d’Indiana Jones.
On a du pot, l’Essex Steam Train (qui est aussi un musée, et apparu dans Indiana Jones 4) est justement sur le départ ! Le reste de la petite ville est vraiment charmante, même sous la pluie, avec un petit port et le river museum au bord.
C’est vraiment ici que commence ce style « Nouvelle Angleterre » que l’on pensait trouver depuis plusieurs semaines déjà.
Niantic. Arrêt imprévu pour claquer la photo du cinéma (revêtu du portrait de Charlie Chaplin), finalement prolongée par une alerte de Roadette expatriée dans le secteur : il y a un véritable empire des bouquins d’occasion ici, Book barn (il y en a 4, chacune correspondant à un chapitre). On va à la grande, en plein air.
C’est fantastique : plein de petites cabanes avec des livres classés par thème et un grand jardin où se poser pour bouquiner. mais surtout, il y a des chèvres et… des chats ! Il y a un « gang » au Chapter 3 mais on fait le plein de caresses ici avec Cheese puff (une dame).
Comme d’hab, l’heure a avancé sans qu’on s’en rende compte. On remonte en voiture, le long de l’océan.
On arrive à New London. C’est de là (notamment) que partent les ferries pour Long Island. La rue principale est mignonne, comme sortie d’un autre temps, et il y a une fontaine en forme de queue de baleine. Ils ont une fête au cours de laquelle ils brûlent un bonhomme de paille à l’effigie de Benedict Arnold, le symbole du traître, américain passé à l’armée britannique (voir ici). Il mena un raid sur New London en 1781, qui brûla entièrement.
Après un crochet par le petit port de Noank et Ford’s Lobster (15 Riverview Ave, Noank), sans succomber, nous arrivons à Mystic. Voilà une étape rigolote. A la base, on l’avait notée parce que c’est là (entre autres) qu’a été tourné le film qui a révélé Julia Roberts au monde : Mystic Pizza (1988). Une pizzeria du même nom que celle où travaillait la jeune Pretty Woman (toujours dans le film) existe (56 W Main St, Mystic), c’est même elle qui a donné son nom au film ! On y va. Bon, ce n’est pas le lieu de tournage exact (qui se trouve à Stonington) mais l’historique pizzeria (1973) a été rénovée depuis en lui rendant hommage (il y a un gift shop etc).
Ça fait un peu bouffe à thème (mon régime avec la pizza d’hier soir), mais on va y manger une slice (of heaven), sous le célèbre néon. Pas mal, mais très différente de la New Haven (d’ailleurs la Roadette d’ici nous a donné une autre adresse, le BAR).
Mystic nous surprend (en bien) : jolie rue principale, musée de la mer (et de son passé de port baleinier), petit village commercial à l’ancienne, aquarium… De quoi passer une bonne nuit d’étape, pourquoi pas au Steamboat Inn ou ailleurs à Mystic.
Nous quittons le Connecticut pour arriver dans le Rhode Island, le plus petit des 50 états US. Et hop un nouvel état à notre collection : 46.
Providence. Oui, comme la série. On pousse jusqu’à la capitale de l’état (qui pour une fois est aussi la plus peuplée). Le capitole est (un peu en travaux) énorme, et la ville nous plaît d’emblée. Il y a des collines, un riverwalk (promenade au bord de la rivière), l’université Brown et plein de lieux historiques (ainsi que de chouettes graffs). Cela semble bien vivant.
Alors que la pluie est toujours de la partie, on la parcourt un peu en voiture, en passant par quelques hauts lieux de tournage de films. L’état du Rhode Island a servi (partiellement) de décor à de nombreux films cultes (pour nous en tout cas) : plusieurs des frères Farrelly (natifs d’ici) comme Dumb et Dumber ou Mary à tout prix. On passe au Hot Club (25 Bridge St, Providence), sur la terrasse duquel Matt Dillon explique à Ben Stiller qu’il a retrouvé Mary (aka Cameron Diaz) mais que « c’est pas la peine (…) c’est une baleine ».
On est vraiment sur un roadtrip des films cultes de Delphine (ne manquent plus que Pearl Harbor, le Grand Bleu, Sissi Impératrice et Bridget J et on y est !). Et on finit (depuis l’autoroute) par la sauterelle bleue géante de Big Blue solutions (Dumb & Dumber).
Dans le secteur, il y a aussi le manoir de Rencontre avec Joe Black (à Warwick). Et du « Fous d’Irene » nous attend un peu plus au sud.
Galilee, Narragansett et Jamestown. Sous le soleil, le coin doit vraiment être chouette… On va jusqu’à la maison (enfin, l’emplacement) de Jim Carrey dans « Fous d’Irène ». La rue principale du film est elle à Jamestown (et le coiffeur aussi, au numéro 20 de Narragansett Avenue). Tout cela a (encore!) l’air charmant… Un pont et nous voilà, enfin, arrivés à Newport.
Newport. C’est ici qu’on a décidé de dormir pour se rapprocher du ferry pour Martha’s Vineyard, à Woods Hole. C’est… adorable ! Pas très animé (non plus). On checke-in dans un « inn » victorien (pas trop notre truc mais c’est le standard dans le coin) et on descend manger en ville. Plein de restos sont encore ouverts (bon, en même temps, il est à peine 20 heures passées).
Sur l’une des rues les plus animées de la ville (Thames), on repère le Brick Alley (140 Thames St, Newport), un pub genre resto local décoré de super vieilles pancartes. OMG le bon choix ! La serveuse, Maddy, est adorable (on les sent plus friendly dans le coin), la carte est top… Delphine craque total sur l’offre buffet de salades à volonté et se fait péter le bide pour rattraper son quota de verdure. Au top, et très abordable.
On rentre au bercail, à pied, comme John John et Jackie (c’est juste pour dire que les Kennedy se sont mariés là, lol), et on s’endort paisiblement dans cette vieille bicoque qui craque un peu.
- Notre hébergement : Yankee Peddler Inn (113 Touro St, Newport) : 7/10. Hyper bien placé, un Inn un peu daté qui a le mérite d’exister et d’avoir un parking et un petit déjeuner. C’est pas trop notre truc ce genre d’téablissement mais on valide… Pour voir et réserver. Dormir ailleurs à Newport
- Nos bars et restaurants : Mystic Pizza (56 W Main St, Mystic). Note : 8/10. Pour le lieu. Et en plus, la pizza est correcte (et pas chère à la slice… of heaven). Brick Alley (140 Thames St, Newport). Note : 9/10. Top expérience de bout en bout pour nous. Le lieu est superbe.
- Nos visites : New Haven (Yale), Essex, New London, Noank, Mystic, Gallilee, Narragansett, Jamestown, Newport
- Ce qu’on a noté/listé/gardé pour une prochaine /sur la route : Holy Land USA (Waterbury), parc d’attraction catholique ; Hartford (Capitole gothique, maison de Mark Twain, maison d’Harriett Beecher Stowe, Comet Diner…)
J47. Lost de New Haven (Connecticut) à Martha’s Vineyard (Massachusetts)
Mardi 26/09/23. Petit-déj « victorien » au sous-sol de notre inn de Newport et on ne traîne pas : on veut faire le tour de Newport. Oui, ça ressemble au Newport bar club de Disney ! C’est censé être la seule ville en bois (les bâtiments) des US.
Bon, on ne va pas encore parler météo mais clairement celle-ci nous a clairement empêché de vivre l’expérience correctement (la ville mérite au moins deux nuits). Ils ont même enlevé leur allée artistique de parapluies en raison de l’alerte tempête d’Ophelia !
On se balade dans le centre, on va voir la plus vieille taverne du pays, la White Horse Tavern (plus vieilles des US, 1673, au 26 Marlborough St), l’église où se sont mariés les Kennedy (JF et Jackie, à la St. Mary Roman Church), le centre, le quartier des manoirs sur Bellevue Avenue, avec notamment The Breakers, celle des Vanderbilt. On termine par un tour rapide pour voir le Cliff Walk sous la pluie. Clairement un must à Newport mais le temps ne s’y prête pas.
Une grosse heure et demi nous sépare de l’embarcadère du ferry pour Martha’s Vineyard. On a choisi celui de Woods Hole car il prend les voitures (on peut aussi y aller en tant que piétons). Attention, mieux vaut réserver à l’avance si on a une voiture (voir ici).
On zappe plein de trucs sur la route, dont le musée de la baleine de New Bedford qui nous faisait de l’oeil. Il y en a plein sur la cote mais celui-ci est vraiment réputé. On voit quand même un hippocampe géant, Salty the Seahorse à Mattapoisett. On arrive 15 minutes avant le départ et on monte de suite dans le bateau. Ric-rac !
Martha’s Vineyard
Nous voilà sur l’île, en tout début d’après-midi. En raison des conditions météo, le ferry nous dépose à Vineyard Haven, et pas à Oak Bluffs comme initialement prévu. Mais c’est juste à côté.
L’île fait 15 x 30 km, et il y a une poignée de « villes ». De nombreuses stars fréquentent ou ont fréquenté les lieux : Jackie Kennedy, les Obama (il y a passé une bonne partie de ses vacances présidentielles), Spike Lee, Jake Gyllenhaal, Amy Schumer, Jennifer Lawrence…
On aurait bien aimé faire aussi Nantucket, mais c’était compliqué (et cher) de les faire toutes les deux cette fois. Du coup, on a voté pour Martha’s Vineyard, réputée moins snob. L’île s’appelait Noepe, ou « la terre entre les courants » par les indiens Wampanoag. Elle a été renommée en 1602 par l’explorateur britannique Bartholomew Gosnold. Martha était le nom de sa fille et il avait trouvé des vignes sauvages le long de la côte.
Au bout de moins d’une heure de traversée (on peut descendre, manger un bout, boire un coup, se mettre au chaud), on retrouve la terre ferme.
On va direct casser une croûte (enfin tenter une pince, on sait qu’on arrive dans les coins à homards). On avait visé le Net Result. Un « bon » plan poissonnerie mais il n’y a pas de tables à l’intérieur et, vu le temps, on change notre harpon d’épaule et on va à une institution de la région, qu’on a déjà croisée plusieurs fois : la Black Dog Tavern (20 Beach Street Extension, Vineyard Haven). Bon, d’habitude, on préfère les chats… Une success story qui remonte aux années 60, avec un bateau, un capitaine et un chien noir baptisé comme dans l’île au Trésor. Il y a la queue, mais l’accueil est sympa, le cadre aussi et c’est super bon. On remet le lobster roll à plus tard (on est à plus de 40 dollars au fameux « prix du marché », on n’est pas encore prêts) mais on mange local.
La pluie a l’air vraiment derrière nous, youpi! On part à la découverte de l’île, de « ville » en ville. Passé l’embarcadère, il n’y a plus grand monde sur la route.
On décide d’aller directement au plus loin. Menemsha, d’abord, un petit port pittoresque (il y a des bateaux, des oiseaux, des mecs qui s’adonnent à la peinture) et JP se fait vendre un (délicieux) milkshake.
Il y a des nuées de cagettes à homards et crabes (slurp) et c’est le royaume d’une famille (qui a quasi tous les business) : les Larsen, d’origine scandinave. On leur achète un pot de tartinade au homard et ils en mettent un dans les mains de Delphine (je peux pas te libérer petit mais je te goberais bien une pince…).
Et on leur pose des questions sur ce que Delphine surnomme le « syndrome de la Grande Motte ». Ou comment, en France (aussi), ça coûte toujours le même prix de manger un plateau de fruits de mer: à la Grande motte (au bord du port, sur place, parce qu’on est sur place et qu’il y a le cadre), à Lyon (capitale gastro, la mer à 3 heures) ou au fin fond du Jura (faut les faire venir, les fruits de mer). Là c’est pareil, le homard coûte toujours une fortune… « On paye bien nos « lobstermen » et c’est un produit de luxe ». Oui enfin, les locaux ont forcément des plans… On approfondira ces prochains jours ! Il y a aussi quelques galeries d’art.
On reprend la route direction Aquinnah et ses falaises, anciennement Gay Head. C’est là que vit la majorité des Indiens natifs, les Wampanoag. D’ailleurs, on apprend au-dessus des falaises la légende de Moshup. Ce « gentil » géant vivait ici et attrapait les baleines en mer, son délice, avant de les tuer en les fracassant contre les rochers, d’où la couleur rouge. D’ailleurs, les baleines sont sensées fréquenter le coin… Ça y est, on voit (enfin!) l’océan.
Stop à West Tisbury (il y a un vieux general store, le Alley’s) et nous voilà à Edgartown. Plus chic, plus immaculée, c’est surtout (en plus d’autres sur l’île) un haut-lieu du film Les Dents de la Mer (Jaws en VO).
On part en pèlerinage au port d’Edgartown (Amity), en regardant le Chappy (le traversier visible dans le film), sur les plages (avec la première attaque) , au pont, le Jaws Bridge, où l’on assiste (contre toute attente) à un coucher de soleil 5 étoiles.
On voit la fin à Oak Bluffs, la station la plus connue, la plus détendue aussi. On va prendre notre chambre à l’hôtel, le Madison Inn (18 Kennebec Ave, Oak Bluffs). Bonne surprise (elles sont rares en la matière) : on avait une micro-chambre, l’hôtel n’est pas plein alors ils nous en proposent une grande, tout confort, au rez-de-chaussée (et il y a un bar à café-thé ouvert en permanence), sans supplément.
On se pose un peu et on… ressort manger. Trop envie de profiter du coin. On choisit la Lookout Tavern (8 Seaview Ave, Oak Bluffs), très sympa, qui détient depuis une dizaine d’années le titre de meilleur lobster roll de l’île. Il a perdu 10 dollars par rapport à midi mais encore une fois, il est servi avec de « vulgaires » chips, les frites sont en supplément. On en prend un et on oublie vite nos griefs : c’est vrai que c’est bon, bordel !
Dernière surprise sur le chemin du retour: une traversée de… mouffette. La cousine de Pépé le Putois, 2e de la soirée (on avait envie d’en voir depuis des années).
Delphine se met en chasse, évitant (apparemment de peu) le « squonçage » (quand elle se sent menacée, la mouffette émet un jet d’une odeur pestilentielle. L’île se bat depuis des années avec une population en forte augmentation.
Il est temps de tomber. Demain, on redécouvre l’île… sous un ciel bleu.
- Notre hébergement : Madison Inn (18 Kennebec Ave, Oak Bluffs) : 8/10. Super emplacement et accueil adorable. On est proche de tout. Pour voir et réserver. Dormir ailleurs à Oak Bluffs et sur Martha’s Vineyard
- Nos bars et restaurants : Black Dog Tavern (20 Beach Street Extension, Vineyard Haven). Note : 7 voire 8/10. Superbe emplacement et poisson frais. Lookout Tavern (8 Seaview Ave, Oak Bluffs). Note : 8/10. Excellent lobster roll. Service un peu pressé de partir
- Nos visites : Newport, Martha’s Vineyard (Menemsha, Aquinnah, West Tisbury, Edgartown, Oak Bluffs)
- Pour réserver les ferrys pour Martha’s et Nantucket, c’est par ici
- Ce qu’on a noté/relevé/gardé pour une prochaine : la maison de Lizzie Borden (suspecte de meurtre à la hache assez célèbre) à Fall River; New Bedford pour son histoire de la chasse à la baleine (qui aurait inspiré Moby Dick) et son musée réputé.
J48. Lost de Martha’s Vineyard à Provincetown (Massachusetts)
Mercredi 27/09/23. Réveil dans une douceur toute ilienne à Oak Bluffs… L’hôtel a un bar à café avec des fruits et du gâteau… à la citrouille (haute saison en ce moment, il y en a partout). Pas trop notre truc, mais on joue le jeu. Le soleil est de retour ce matin, et ça change tout.
On s’empresse d’aller découvrir la ville, à pied. Décidément, c’est notre préférée (la plus « popu » pour un séjour). Il y a beaucoup de têtes banches et de bus. La haute saison est finie, les enfants sont à l’école, la moyenne d’âge est montée d’un coup, nous explique-t-on. Ça nous assure un calme (relatif) par rapport à la foule qu’il y a en plein été. Martha’s, c’est 17 000 habitants à l’année, 100 000 l’été.
Outre un peu de shopping (le gros du merchandising est constitué de polo et sweats flanqués de « Martha’s vineyard » en gros), on fait deux arrêts absolument fantastiques. D’abord, les Flying Horses (15 Lake Ave, Oak Bluffs), un carrousel incroyable (le plus vieux des Etats-Unis, 1874, arrivé à Martha, avec des chevaux en bois (leur crinière est en vrai crin et ils ont des yeux en verre avec de petites figurines dedans). Il a commencé sa carrière à Coney island à New York avant de venir tourner ici.
Il ne tourne que certains jours mais est ouvert pour les photos. Et là, alors qu’on est plusieurs à prendre la pose, ils nous font la surprise de le mètre en marche (un mec le pousse manuellement!). Delphine en a les larmes aux yeux… A l’époque, on n’attrapait pas un pompon mais une grosse bague (censée porter bonheur). Visite incontournable.
On continue avec un autre immanquable : les gingerbread houses (« maisons en pain d’épice ») de toutes les couleurs. Aussi appelé « the campground » ou Wesleyan Grove, nommé ainsi en l’honneur de John Wesley, le fondateur de l’Église méthodiste. Car il s’agit d’un ancien camp religieux méthodiste. Les spectateurs ont construit peu à peu de petits cottages qui ont évolué avec le temps. Elles datent du XIXe siècle et chacune a un petit nom (si ce n’est un thème). Difficile de faire plus photogénique. C’est tellement agréable de se balader dans les petites rues autour du tabernacle. Commencez votre visite autour de Trinity Park. Vous pouvez arriver depuis Circuit Avenue.
L’une des plus célèbres, la rose (« pink house ») est en vente, si vous avez un billet de 800.000 $ à lâcher. « Once in a lifetime » comme on dit, ou que vous voulez qu’on se cotise avec tous les Roadies…
Une fois par an depuis plus d’un siècle , en août, le quartier organise une grande illumination avec des lanternes chinoises.
Sur l’artère commerçante Circuit Avenue, on goûte la glace au homard chez Ben & Bill’s (si si, 20a Circuit Ave, Oak Bluffs) et JP craque pour un t-shirt des Dents de la mer, la réplique de celui du tournage porté par Spielberg. Le Backdoor donuts, qui vend des donuts jusqu’à minuit dans l’arrière-cour, est aussi dans le secteur.
Si vous êtes fans, des compagnies proposent des tours des lieux de tournage des films (le premier et ses suites). Ici ou par ici
On continue la balade jusqu’au port où on s’attable pour grignoter un truc. On choisit une (autre!) institution, Coop de ville (12 Circuit Avenue Extension, Oak Bluffs), fréquentée par les locaux « et des présidents » précise le menu. Le serveur est un peu « glucose » (« lost » nous souffle-t-on) mais on arrive à avoir le sandwich au thon du jour (miam) et un panier de calamars frits.
On tape la discute avec nos voisins (qui tiennent un camping sur l’île) et nous expliquent plein de trucs. Tout le port s’arrête de vivre lorsqu’arrive le Mamamia, un yacht géant « pour les très très très riches ». C’est l’évènement de la journée (bon nous on peut dire adieu au soleil et à la vue).
Dernier tour pour rentrer à la voiture. Cette halte était vraiment fantastique, on reviendra, c’est sûr !
En prenant la route pour Edgartown, on tente une petite paparazzade de la maison de vacances de Barack Obama sur Turkeyland Dr, lui qui est habitué des lieux depuis de nombreuses années. Les Obama ont leur habitudes à Edgartown ou Oak Bluffs. La visite guidée.