Roadtrip

Roadtrip Tex-Mex : le live jour après jour #2, Arizona et (encore) Nouveau-Mexique

Article rédigé le 18 juillet 2022 , mis à jour le 28 janvier 2024

Après un premier épisode consacré au Texas et au Nouveau-Mexique, voici venu l’épisode 2 du live de ce roadtrip Tex-Mex 2022. Comme vous avez pu le constater ici, sur Facebook ou Instagram, pour le moment, c’est un plan qui se déroule sans accroc. Des BBQ texans à la cuisine du Nouveau-Mexique, au fil des paysages, au pied des vieux panneaux, nous avons roulé sans mal jusqu’en Arizona. Cet état sera l’object de ce deuxième live et l’on rajoutera un autre morceau de Nouveau-Mexique.

Que faire, que voir, que visiter, où dormir, où manger ? Nous vous donnons quelques pistes dans cet article. Welcome back in the United States, les Roadies.

Et cette deuxième partie va nous mener en quelques jours de Phoenix, au sud du Nouveau-Mexique en passant par ces contrées proche de la frontière mexicaine . Prêts pour le live ?

Tex-Mex 2022 : l’Arizona, puis à nouveau le Nouveau-Mexique

J13. Jeudi 14 juillet (cocorico) : Lost de Springerville à Phoenix

Ce matin, à Springerville, l’un de nous deux s’est réveillé un peu grognon (je ne dirai pas lequel, ça serait pas sympa pour JP! 🙂 ) C’est toujours marrant de dormir dans des motels un peu craspouilles, c’est aussi ça l’esprit roadtrip ! Ce matin, on balade un peu dans la ville, mignonne. Il y a un super magasin d’antiquités qui fait café, le Junk & Java. On fait un tour au « plus grand country store des petites villes », le Western Drug, ouvert depuis des lustres, qui n’a quasi rien à envier aux Walmart and co… Leur rayon armes, sous les têtes d’animaux empaillés, donne un autre cachet. Le lieu a donné lieur à un petit « débat » : Delphine veut un abreuvoir à hummingbirds, pour mettre en déco ou en vase car elle adore, mais JP voit pas l’intérêt, vu qu’y en a pas chez nous… Bref, on le prend et on continue.

Springerville possède aussi l’une des 12 statues de la « Madone of the trail » (les autres sont dans tout le pays) et le site archéologique de la Casa Malpais  Le coin, les White Mountains, est censé regorger de bestioles. On s’arrête à une zone en particulier, le Becker Lake. Balade idyllique, au milieu des oiseaux, des papillons, au bord du petit Colorado. Mais le ciel noircit tellement qu’on rebrousse chemin.

Direction Show Low, une « grande » ville dont le nom s’est joué à une partie de poker. Au 19e, deux ranchers partageaient un terrain mais aucun ne voulait vendre à l’autre. Tout s’est joué à une partie de Seven Up, les plus petites cartes permettant de l’emporter. L’un d’eux a dit « Show low and you’ll win ». L’autre a sorti un deux de trèfle. « Show low it is ». Même la rue principale s’appelle « Deux of clubs », deux de trèfle. La ville n’est pas très « lisible »: en fait une longue ligne droite… On trouve la sculpture qui commémore ça, on claque un joli panneau de motel et on balade dans les « bluff trails », une zone naturelle en bord de route avec plein d’oiseaux, de sauterelles…

On décide de manger ici même s’il n’y a pas beaucoup de possibilités. On s’arrête à The House, un resto sympa où même la star du coin, George Takei, Hikaru Sulu dans Star Trek, qui a une maison dans le coin, est venu ! Le lieu est génial, le menu aussi… On prend un club au poulet et un burger au porc, avec du coleslaw. Une grosse averse tombe en même temps et on se fait attaquer par les mouches (apparemment, c’est l’horreur ici l’été…)

Pour rallier Phoenix, on avait le choix entre deux routes: la 60 et la 87. Mais tout le monde nous a conseillé la deuxième, via Salt River Canyon, et, parce qu’on est pas trop cons, on a écouté. Alors qu’on traverse les forêts (Sitgreaves puis Tonto), arrive une horde de chevaux sauvages!  Toujours pas de wapitis alors qu’il y a des nuées de panneaux ! Nous faisons un petit arrêt à Payson, pour un peu d’essence et un magasin d’antiquités sympa. 

Après une route magnifique et l’apparition des premiers cactus saguaros, nous voilà l’entrée de Phoenix. Une ville tentaculaire et à la chaleur étouffante. Nous avions peu visité Phoenix les dernières fois, on va donc y remédier! Premier arrêt : Mesa, dans la banlieue de Phoenix. On atteint les 110°F (43°C) alors qu’on était à 66 (A9) y a pas si longtemps ! Incroyable et Dur! On claque la photo d’un panneau de motel mythique, la diving girl au Starlite (toujours en activité). Magnifique. Puis on va zieuter l’Organ stop pizza : une pizzeria avec un orgue géant, et un mec qui joue pendant que vous mangez. Improbable, et marrant. 

Direction Gilbert, qui s’avère beaucoup plus fun que ce qu’on s’y attendait! On allait voir la marmotte géante au-dessus du restaurant Topo. En fait, toute la rue est sympa et on retrouve une vieille connaissance, le restaurant de Dierks Bentley (Whiskey Row). On avait vu jouer cette star de la country aux Frontier Days.

Et si on allait voir le coucher de soleil dès ce soir ? Il faut se grouiller, c’est à 19h39. Tout le monde va au Hole in the rock, dans le Papago Park, à Phoenix, et on arrive un peu trop tard pour le « trou » mais pile à l’heure pour le parc… C’est magnifique. D’un côté, le ciel est rose, de l’autre noir et parsemé d’éclairs. Va-t-on se prendre un temps dégueu à Phoenix, une des villes les plus chaudes des USA, qui n’a de la pluie qu’une trentaine de jours par an ? Apparemment oui, c’est leur saison de « mousson ».

On checks-in à notre hôtel (qu’on a galéré à choisir) : le Rise, dans le quartier d’Uptown. Très trendy, avec un rooftop, une super déco… La fille de l’accueil nous conseille un resto de bowls asiatiques ou d’omelettes. Mais c’est trop tard, on l’a vu : il y a un Lou Malnati’s, la meilleure pizza de Chicago, dans le coin. On y file, et on la goûte enfin (on est plutôt team Giordano’s d’habitude). Tout se mélange : elle est bonne, quelle madeleine de Proust, il pleut à torrent et Delphine sympathise avec un gars du coin qui nous donne des adresses… Au moment de partir, la surprise (qui gêne autant qu’elle fait aimer l’être humain) : ce monsieur a réglé notre table ! Thank you, see U in France. On rentre. On se croit toujours dans le sèche cheveux, tellement l’air est chaud… Nous bloguons un petit coup et nous nous posons, vu qu’on reste deux jours ici… Demain : Phoenix

  • Notre hébergement : Rise Uptown (400 W Camelback Rd, Phoenix). Note : 8/10. Grande chambre, magnifique déco, super piscine. Petit bémol avec le parking payant et quelques mauvaises habitudes des motels branchés (compliqué pour avoir de la glace etc…). Pour voir et réserver
  • Nos bars et restaurants : The House (1191 Hall E, Show Low). Note : 8/10. C’est bon, c’est beau, c’est détendu. Tout ce qu’on aime. Lou Malnati’s (100 E Camelback Rd Ste 152, Phoenix). Note 8/10. La pizza deep dish de Chicago, le retour
  • Nos visites : Springerville (Junk & Java, Western Drugs, Becker Lake), Show Low (statue au 1028 E Cooley St, Bluff Trails), Payson, Mesa (Starlite motel au 2710 E Main St), Gilbert (301 N Gilbert Rd bldg 2), Phoenix (Papago Park, 625 N Galvin Pkwy)

J14. Vendredi 15 juillet : Lost in Phoenix & more

Pour la quasi première fois de notre vie, on a dormi avec la clim…. A Phoenix, il fait déjà plus de 30°C au réveil ! On traîne un peu à l’hôtel et dans la piscine (de la soupe!). On peaufine un peu le programme, en finissant la deep-dish pizza de la veille. D’abord parce qu’il va faire méga chaud (plus de 45) et parce que Phoenix est une ville tentaculaire, difficile à appréhender, avec ses multiples quartiers et les autres villes qui composent son agglomération…

Débutons en douceur par une virée graffs et street-art; disséminés dans plusieurs quartiers. Il y a du game, notamment sur les façades du Barrio Cafe ou sur Oak Street; où les oeuvres s’enchaînent… Soyons clairs, on en fait un max en voiture, car on manque de tomber chaque fois qu’on s’arrête plus de cinq minutes quelque part…

Direction ensuite « Roosevelt Row », « Roro » pour les locaux, le quartier branchouille, plein de graffs lui aussi, le tour à quelques pas d’un immeuble emblématique de Downtown Phoenix, le Westward Ho. Plutôt sympa mais on verra plus tard qu’il vaut mieux s’y rendre en soirée. On parcourt les rues bordées de palmiers pour aller se rafraîchir à la Wren House Brewing, une brasserie encensée… Bien qu’à l’écart, c’est blindé et leur production est très travaillée…

Il fait tellement chaud qu’on ne va pas manger. Mais on va tester l’une des adresses de notre « bienfaiteur » d’hier : Novel Ice Cream, une enseigne de glaces artisanales qui rafle tous les prix. La vanille est « la meilleure de l’état, voire des USA » selon le local rencontré la veille. Elle n’en est pas loin, c’est vrai; mais la spécialité de la maison, ce sont les melt dough, des donuts fourrés à la glace… C’est bon, mais ça nous rafraîchit à peine ! Il faut dire qu’on monte à 46°C aujourd’hui.

Nous prenons la route du nord pour voir l’attraction numéro 1 de la ville, encensée par nos copains (coucou Elisa et Lolo !), le MIM (Musée des instruments de musique). La collection est incroyable, exposée par continents (et par pays). On découvre des instruments dont on ignorait totalement l’existence : carapaces de tortues, crânes, etc. La France et la Belgique sont plutôt bien représentée avec du Brel et du … Tiersen. La visite se termine avec des automates, des pièces de collection (stars, etc) et une salle pour expérimenter les instruments soi-même. On trouve du Zaz (gasp) au gift-shop, du coup on s’en va (lol). 

Nous avons pris notre temps mais finalement on a réussi à faire quasi tout ce qu’on voulait à Phoenix. Direction Old Town Scottsdale. Un quartier qui, c’est vrai, fait plus authentique que les autres mais, été oblige, les magasins sont presque tous fermés. Ceux qui restent ouverts sont un peu guindés. Pour la première fois du séjour, on voit des panneaux « pas de photos ». Même quand Delphine entre dans un temple girly tout rose, avec des photobooth (et après avoir parlé licorne!), la nana nous explique la politique de la maison: étant un petit business, si on prend une photo on achète… Mais meuf, je vais pas acheter ta licorne décorative ! Ni rien du tout du coup. Y en a même un qui avait un lapin vivant et nous a demandé de ne pas partager car il est pas vraiment là tout le temps et ça pourrait craindre…

Nous passons vite fait devant le club-resto de Dierks Bentley, happy hour avec concerts live aujourd’hui et tout le tralala, mais on n’a pas le temps : on veut faire le coucher de soleil au Dobbins Lookout, dans le parc de South mountain. La route qui y mène est mignonne et là-haut, c’est magnifique, et il y a un peu de monde. Il y a encore des éclairs au loin… Coucher de soleil validé.

On repart et on cherche où manger. L’offre est tellement énorme ! On vise une brasserie pas trop loin sur le chemin. Nous revoilà à « Roro », en folie ce vendredi soir. Les terrasses dégagent des nuées de vapeur d’eau (ils ont des appareils spéciaux !) On choisit l’Arizona Wilderness, où c’est la groose fiesta. La bière est plutôt bonne, la bouffe aussi…On blogue sous les Brumisateurs… Il est 22h10, il fait encore 39°C ! Le temps de retourner à notre hôtel.

Demain: on va traîner un peu à l’hôtel le matin et prendre la route d’Organ Pipe à quelques kilomètres de la frontière mexicaine…

  • Notre hébergement : Rise Uptown (400 W Camelback Rd, Phoenix). Note : 8/10. Grande chambre, magnifique déco, super piscine. Petit bémol avec le parking payant et quelques mauvaises habitudes des motels branchés (compliqué pour avoir de la glace etc…). Pour voir et réserver
  • Nos bars et restaurants : Wren House Brewing (2125 N 24th St, Phoenix). Note : 7/10. Petite brasserie mais très bonnes bières. Pour un refueling stop. Novel Ice Cream (1028 Grand Ave #6, Phoenix). Note 8/10. La glace de Phoenix. La bise au dough melt, cette diablerie. Arizona Wilderness Downtown (201 E Roosevelt St, Phoenix). Note : 8/10. Grosse ambiance, grosse terrasse et grosse carte. Tout ce qu’il faut.
  • Nos visites : Oak Street Murals, Roosevelt Row, MIM (4725 E Mayo Blvd, Phoenix, 20$), Old Town Scottsdale, Dobbins Lookout (Summit Rd)

J15. Samedi 16 juillet : Lost de Phoenix à Ajo, à la frontière mexicaine

Bon ben oui, il fait toujours aussi chaud ! Oui, on sait, même les habitants se tirent à cette période, mais nous on voulait passer par Phoenix et on a survécu ! Dernière tête dans la piscine. Un moment un peu gênant: Delphine a toussé (la clim), une nana en maillot de bain intégral a visiblement flippé grave, quitté la piscine avec des graouh et des regards mauvais… On en restera là. Epoque Covid.

Un dernier popsicle (esquimau) et un petit vinyl des Beach Boys et on est parés. On remet de l’essence, on retire des sous… Il n’est pas midi mais il fait déjà 109°F ! (43°C). Et ce n’est pas fini ! Avant de quitter Phoenix, on décide d’aller jeter un oeil au capitole (qui n’a pas vraiment une « tête » de capitole) et de faire un saut à l’une des autres villes de l’agglo (la Phoenix metropolitan area, aka the Valley), Glendale, qui a aussi un downtown historique. Coup de coeur. Juste une poignée de rue, des bâtiments mignons des magasins sympas (les filles, ne manquez pas le Pink House, absolument génial….). Il y a aussi un resto allemand avec un bretzel géant et des petits chiens…. 

On reprend officiellement la route, adios Phoenix! On y reviendra (en vrai et sur le blog), mais cette ville est assez difficilement lisible, manque d’unité, mais on a aimé plein de choses ! Bon apparemment, c’est évidemment plus sympa l’hiver, avec des températures gérables. Premier arrêt à Buckeye, pour voir « Hobo Joe », un bonhomme géant à l’histoire contrariée… En résumé, c’était l’emblème d’un resto de Phoenix, puis il a été enlevé et une deuxième statue a été réalisée et s’est retrouvée là… Il est chouette. Ce n’est pas un clodo. C’est un voyageur, philosophe et « connoisseur » de bonne bouffe. Puis cap sur le Gillespie bridge, un pont historique comme JP en raffole (c’est vrai qu’il est beau). Mais on rôtit : 119°F (48 degrés). S’ensuit la route, où l’on est seuls, entre des champs de cultures et de panneaux photovoltaïques…

A 15 heures, nous voilà arrivés à Gila Bend. Une ville où le Prince Harry est venu s’entraîner au centre militaire (entre autres apparitions dans des chansons et films). Nous, on voulait voir le panneau d’entrée, très drôle (« Bienvenue à Gila Bend, la ville de 1700 personnes sympas et de 5 vieux crabes »), et manger. Il n’y a pas 50 000 possibilités sur cette route, et on a choisi un truc insolite (qui fait aussi motel): le Space Age. Le motel, historique, a été repris par Best western mais a gardé son thème: l’espace et les aliens. Pour le diner, Harry lui avait choisi l’italien d’en face. Le cadre est cool, mais l’expérience, à la frontière du réel, démarre mal: la serveuse est toute seule, ne s’occupe pas de nous mais de touristes bizarres qui posent plein de questions et achètent un porte-clés… Finalement, on arrivera à avoir des sandwiches de l’espace (club et steak-fromage) mangeables et une note parmi les moins chères depuis le début du roadtrip. On se répète mais là il fait vraiment vraiment chaud. Impossible de trouver un paresoleil depuis le début, tout le monde est en rupture de stock…. 

Au bout de la route, voici Ajo, l’une des villes d’entrée de l’Organ Pipe national monument (des cactus à la forme bien particulière). On veut juste voir rapidement notre chambre, au Sonoran Desert Inn, une ancienne école (Curley) retapée et transformée. C’est samedi, tout était complet, et l’une s’est libérée. Mais la réception est fermée et le gars a oublié un chiffre dans le code de la porte d’entrée… . On rencontre des gens qui sont ici pour un enterrement, qui nous prêtent leur téléphone (on n’a bien sûr pas de réseau, et notre opérateur nous croit déjà au Mexique et doit nous facturer…) On entre, c’est chouette, il y a un jardin et on voit déjà plein d’animaux : lapins, oiseaux, lézard, famille de cailles sauvages…

Peu de temps, avec ces mésaventures et l’attente au resto, on file à l’Organ Pipe National Monument, à une trentaine de minutes, pour voir le coucher de soleil au Desert view trail head. On voit les premiers organ pipe (« cactus tuyaux d’orgue ») et une lumière irréelle : de l’orage, un arc-en-ciel complet coupé par des éclairs… Le ciel gronde de tous les côtés et une tempête de sable est en approche. Nous avons rarement vu un tel spectacle. On rentre fissa, tandis que tombent les alertes.

Tout ferme tôt à Ajo, mais il y a plusieurs stations service qui restent ouvertes 24/24. On fait le tour et on finit (encore!) à la K Circle, qui a des salades, des sandwiches… On a envie de ça ce soir. Le temps de rentrer, à l’aveugle, à l’hôtel, que la tempête arrive. Une averse de tous les diables… de quelques minutes. Tout est sec en autant de temps ! On vous laisse, on va manger un corn dog, une salade, un sub aux 8 viandes lol et 2-3 autres trucs rigolos… Demain: on retourne à Organ Pipe et on se retrouve à Tucson ! 

  • Notre hébergement : Sonoran Desert Inn (55 South Orilla Ave, Ajo). Note : 8/10. Cadre génial, chambre immense, tranquillité absolue. Et de spetits animaux. Pour voir et réserver
  • Nos bars et restaurants : Space Age Restaurant (401 E Pima St, Gila Bend). Note : 5/10. Restaurant sur le thème spatial. Bouffe pas vraiment dans les étoiles et service pas vraiment à la vitesse lumière
  • Nos visites : Glendale Historic District, Hobo Joe à Buckeye, Gillespie Bridge, Gila Bend avec le Space Age Lodge, Ajo, Organ Pipe Cactus Monument

J16. Dimanche 17 juillet : Lost d’Ajo à Tucson

Ce petit hôtel d’Ajo est vraiment sympa. Ce matin, ils ont organisé un petit-déj (bon, ç’aurait été bien de prévenir lol). Nous on part en vadrouille dans la ville, qu’on adore, même si ça veut dire « ail » en espagnol et que Delphine déteste ça ! C’est calme, tout est fermé – c’est dimanche, tout le monde est à la messe. Il y a de jolies maisons, une mine, une place centrale imposante, des églises blanches, des graffs sympas pour l’endroit dont un qui commémore le tournage d’un film sur des lapins mutants, Night of the Lepus (1972)… Vraiment, très « chaton ». On s’arrête au supermarché du coin pour se ravitailler en eau et se prendre de quoi pique-niquer au parc d’Organ Pipe Cactus National Monument, où l’on retourne de ce pas.

Nous débutons par le visitor center, qui porte le nom de Kris Eggle, un jeune ranger tué en service. Il y a d’ailleurs beaucoup de mises en garde avec la proximité de la frontière mexicaine… On achète notre sésame, le pass America the Beautiful (très stylé cette année) et quelques cartes postales… Le ranger est cool, nous déconseille formellement la rando à cette période de l’année et nous dirige vers une route, l’Ajo Mountain Drive. Splendide, au milieu de ces organ pipe cactus (« cactus tuyaux d’orgue ») communs au Mexique mais pas du tout aux Etats-Unis. C’est comme un bouquet de tiges de cactus saguaro et ils fleurissent la nuit. Il sont bien sûr entourés de saguaros aux formes les plus drôles les unes que les autres et, de notre côté, on joue à trouver notre équivalent cactus, des chollas, des pirckly pear… Vue la température, on fait encore chou blanc avec les animaux hormis quelques oiseaux dans ces immenses « hôtels » que sont les saguaros. On doit être seuls dans le parc ! On se dégote une petite table de pique-nique couverte (le rêve !) par quelques 105°F (40), rien par rapport aux jours précédents. On avale quand même vite notre salade et sandwich, le tout arrosé d’une petite bière au… cactus, plusieurs brasseries en proposent. 

Juste avant, on a fait un stop rigolo à la « ville » de Why (« pourquoi », qui a un magasin de station sympa baptisé « Why not ? » (« pourquoi pas?).

Et là, c’est le drame sur la route de Tucson : le téléphone de JP ne capte plus rien! Déjà hier, on a eu une frayeur (il nous a cru au Mexique, bonjour les frais!) mais là Houston ne répond plus. On prend la direction de Tucson à l’aveugle et vous n’imaginez pas comme ce genre de problème technique peut énerver le nounours. Après un nouvel orage dément (la radio nous donne plusieurs alertes) accompagné de grêle, un passage près de l’observatoire du Kitts Peak (fermé cause Covid), on s’arrête sur le parking du McDo (plan sûr de roadtripper en quête de wifi) pour trouver l’adresse de notre hôtel, le McCoy, un motel hyper arty avec des graffs et plein de trucs cool. On checke-in, JP s’occupe du téléphone. C’est vrai que comme c’est notre GPS, on va perdre pas mal de temps s’il nous lâche… et le service client ne répond pas le dimanche. Delphine n’a pas pris de carte sim, pour déconnecter… (si si). 

Allez, on ne va pas flinguer une journée pour ça: on file tenter le coucher de soleil au Saguaro National Park (partie ouest). Les éclairs claquent, mais à deux minutes près, on a droit à un spectacle collector, en mode rouge vif puis rose fluo…

C’est encore à l’aveugle qu’on rentre au centre-ville. Tucson a décroché un label Unesco pour sa bouffe (particulièrement mexicaine) et regorge de brasseries et microbrasseries (et de restos en tout genre d’ailleurs). On choisit la Barrio brewing co., la plus ancienne. Un peu en retrait de Congress (« là où tout se passe »), où tout est plongé dans une certaine pénombre, elle est super… Jp s’occupe… de son tél, on blogue tranquillou en sirotant une excellente bière (Heffeweisen et framboise). C’est ici qu’on va manger, plutôt bien d’ailleurs. Demain : direction Bisbee, via Tombstone.

  • Notre hébergement : Hôtel McCoy (720 W Silverlake Rd, Tucson). Note : 8/10. Motel abordable et arty. Superbes chambres, pas de bruit malgré la proximité de l’autoroute. Drôle de petit dej à base d’oatmeal. Petit bémol pour les fumeurs, repoussés sur la rue, à côté du coin pisse pour les chiens ^^. Pour voir et réserver
  • Nos bars et restaurants : Barrio Brewing (800 E 16th St, Tucson). Note : 8/10. Brasserie historique de Tucson. Service trop gentil, excellentes bières et nourriture plus que correcte. En plus, le lieu est cool
  • Nos visites : Ajo, Organ Pipe Cactus National Monument, Why, Saguaro National Park West

J17. Lundi 18 juillet : Lost de Tucson à Bisbee

Fait rare, notre motel trendy de Tucson a un petit déjeuner ! On n’était pas prêts : un bol d’oatmeal, recouvert d’un lait et « toppé » de toutes les graines et fruits secs possibles et imaginables. On se marre, en piquant une tête dans la piscine, presque fraîche. Ce matin on (re)balade dans Tucson : la magnifique église Mission San Xavier del Bac (en plein enterrement indien), puis les graffs (beaucoup sur la 4e avenue mais aussi le Greetings From Tucson à l’angle de E 7th St & N Arizona Ave), Congress (là où tout se passe dans le downtown…). La 4e avenue est vraiment sympa, avec de chouettes petits magasins, des produits locaux… Avant de quitter la ville, on fait un saut à une institution, El Charro. Ce resto mexicain, ouvert depuis les années 1920 (et qui a plusieurs enseignes) se targue d’être le plus ancien du pays, et d’avoir inventé les chimichangas (un genre de burrito…) On décide d’y casser une croûtos… On prend les world famous chimichangas à la viande séchée (la cage pend au-dessus le patio ! ) et des tacos (au poisson, ils n’ont plus de leur célèbre boeuf). C’est très bon, voire excellent selon JP.

Dernier tour dans Tucson avant de reprendre la route. Direction le parc national de Saguaro (east unit) et ses mythiques cactus (la partie ouest). Ils sont décidément magnifiques ! Vue la température, on se contente de la boucle en voiture… Puis vient Benson, une ville qui peut être sympa pour une nuit d’étape. Il y a notamment un ancien ranch à serpent à sonnettes…

Finalement, on arrive assez « tard » à Tombstone, où tout est quasiment fermé. Sur le site de la fusillade d’OK Corral, on refait le cimetière de Boothill (classé), avec un plan pour connaître les circonstances de la mort de chacun (tué, pendu « par erreur », en jouant aux cartes….). Il y a les tombes de Tom McLaury, Frank McLaury, et Billy Clanton, tués pendant la fusillade d’OK Corral le 26 octobre 1881.

Le reste de la ville, même s’il nous semble plus développé que lors de notre dernier passage, avec plus d’hébergements notamment, est caaaalmmmme. On s’arrête juste au joli saloon, Big Nose Kate’s (la meuf de Doc Holliday selon la légende). C’est ici que les protagonistes d’OK Corral ont bu un coup la veille…

Le temps reste couvert et, comme tous les derniers soirs, on voit des éclairs au loin… On se dépêche de prendre la route de Bisbee, une ville qu’on adore (classée elle aussi) et où le climat est plus tempéré. On arrive avant la nuit à notre hébergement, l’un de ceux qu’on attendait avec impatience : le Shady Dell. Un « parc » de vieilles caravanes, bateaux et voitures vintage… On a réservé le Tiki bus (un bus vintage Flexible 1947 qui a transporté les joueurs de baseball d’une équipe de Sacramento) Le lieu est magique ! Il y a même un diner (mais il n’ouvre que le week-end). Le temps de repérer les lieux, on va voir Lowell, ville-rue fantôme trop chouette… On vous en parle plus le lendemain.

Eclairée par de petites guirlandes partout, Bisbee est toujours aussi mignonne… On va manger en ville. On hésitait un peu, mais le Quarry n’a plus de…. steak, salade, ni fromage… Ah, ça va être compliqué ça! Du coup on finit à Table, le resto de l’hôtel Copper Queen avec de supers burgers et meatloaf, leur plat signature). Comme on n’est pas sûrs d’avoir du wifi dans le tiki, on fait une petite pause blog sur la terrasse de l’Old Bisbee Brewing (ils brassent une espèce de bière-champagne baptisée « Salut! »). Voilà longtemps qu’on n’avait pas eu de température normale… (26°C!) Allez, on retourne au Tiki bus!.
Demain: on va profiter de Bisbee, passer au parc de Chiricahua puis repasser au Nouveau-Mexique pour dormir à Silver City.  

  • Notre hébergement : Shady Dell (1 Old Douglas Rd, Bisbee). Note : 9/10. Nuit inoubliable. Les trailers et autres hébergements sont au calme. Pour voir et réserver
  • Nos bars et restaurants : El Charro Cafe (311 N Court Ave, Tucson). Note : 8/10. Du classique mexicain bien fait. Big Nose Kate’s (417 E Allen St, Tombstone). Note : ?/10. On n’a pas pu juger de la nourriture mais le cadre est bueno. Table (Copper Queen Plaza, 2 Main St, Bisbee). Note : 7/10. Service sympa et carte variée. C’était du très bon niveau et une valeur sûr à Bisbee. Old Bisbee Brewing Company (200 Review Alley, Bisbee). Note : 7/10. Cadre très sympa pour cette brasserie Bisbeeène.
  • Nos visites : Tucson (Mission San Xavier Del Bac, Greetings From Tucson, 4th Avenue, Congress Avenue), Saguaro East, Tombstone, Bisbee

J18. Mardi 19 juillet : Lost de Bisbee à Silver City, Nouveau-Mexique

Quelle nuit dans le Tiki bus du Shady Dell (Bisbee) et surtout quel réveil, au milieu des chants d’oiseaux et des papillons ! Le bonheur. On laisse « les bons temps rouler un peu » avant de quitter ce qui est (pour nous) un hébergement de rêve. D’autant que la température est tout à fait supportable – Bisbee se targue d’avoir le meilleur climat du monde ! – et qu’on n’a ni wifi ni vraiment de réseau. D’ailleurs, on retourne la visiter avec le même plaisir que la première fois.

Premier arrêt, juste en face de notre « hôtel » : Lowell, une rue fantôme (Erie St), projet « Americana » réhabilité. C’est magnifique. On peine à comprendre ce qui est encore ouvert et pas (le Breakfast club, c’est sûr, et d’autres seulement le week-end). C’est en tout cas absolument magnifique. Lowell était une ville indépendante puis a été rattaché à Bisbee. Que s’est-il passé ? La mine voisine, le Lavender Pit, s’est agrandi petit à petit, rognant sur les habitations de Lowell. A la fin, il ne restait presque plus que les commerces. Mais des commerces sans habitants… Et bien, ça meurt. C’est ainsi que la rue semble figée dans les années 50, avec de vieux magasins et de vieux véhicules. A faire absolument. En parlant de mine, celle de Bisbee, une ancienne mine de cuivre, la «copper queen », se visite si vous le souhaitez.

Ensuite, on va voir la ville « nouvelle », où l’on fait un arrêt dans un magasin d’antiquités très sympa, avant de vite retourner dans Old town Bisbee, magnifique et construite dans un canyon et en hauteur, avec plein d’escaliers escarpés (on se croirait chez nous, on se tape ce genre tous les jours !). Il y a d’ailleurs une course célèbre, les 1000 steps de Tucson (qui consiste à courir à travers, c’est en octobre. On remonte Main street, qui rassemble de chouettes bâtiments, quelques restos et cafés, magasins et galeries. On trouve un nouveau magasin d’antiques et un incroyabbbble magasin de fringues, Classic Rock Couture (on a craqué); tellement cool qu’il a le même proprio que notre cher Shady Dell ! Un petit clic clac à l’Ironman (statue emblématique de la ville) et on repart… à regret. On serait limite bien restés (pour toujours !) On reviendra, c’est sûr et certain.

Avant de filer, on attrappe de quoi pique-niquer (on y prend goût, et on s’est bien habitués aux salades-sandwiches des stations Circle K) et on retourne au Chiricahua National Monument, tout vert avec ses formations rocheuses. Seuls au monde, encore une fois, on est accueilli par un mule-deer (ouf, enfin !).  Nous remontons la route qui serpente dans le Bonita Canyon au coeur de ces « pierres qui se tiennent debout » pour arriver tout en haut à Massai point. Instant pique-nique. Le bonheur… Notre sub-salade chef-gâteau de riz a le goût d’une cuisine étoilée… 

On quitte ce paysage aux airs de Bryce Canyon vert et gris pour redescendre tenter de voir des bestioles. Selon le ranger, le meilleur secteur est celui des meadows, juste à côté du visitor center, et le secteur de Bonita canyon (trail et creek). On voit immédiatement des cerfs mulets, des oiseaux, une famille de dindes sauvages au complet… Malheureusement, l’orage arrive et on doit rebrousser chemin. Il y a des coatis ici, un écureuil rare, etc. mais ce sera pour une autre fois.

La route nous emmène à Willcox, où il y a un barbecue dans un wagon de train (The Dining Car), un musée du cowboy en hommage à l’enfant du pays, le chanteur et acteur country Rex Allen, et aussi un joli cinéma. C’est amusant car lors de notre dernier passage, on s’était arrêtés là pour attendre un orage incroyable, les plus gros éclairs qu’on n’avait jamais vus. La prochaine, on s’y arrêtera plus longuement. L’orage est tout autour de nous et la route est vraiment inondée, des gosses s’amusent en… paddle ! Mais pas d’alerte à la radio cette fois. 

Deuxième Bowie du séjour : après celle du Texas, voici son homonyme d’Arizona, ville natale de… John Rambo (aka Sylvester Stallone). Pour l’histoire seulement, car rien n’a été tourné là. La ville célèbre ça avec un simple graff sur la station-service qui fait travel center… Ca nous fait bien marrer quand même. « C’était pas ma guerre » !

Nous revoilà au Nouveau-Mexique, avec une heure de plus sur l’horloge. Petit stop à Steins, pseudo ville fantôme (visitable ou pas, on ne le saura pas), puis Lordsburg (où a été tournée la scène finale de la Chevauchée Fantastique avec John Wayne). Nous faisons le plein d’essence et essayons de regonfler les pneus de la voiture. On est poursuivis par une malédiction en la matière : à chaque fois qu’on veut le faire, soit c’est en plein soleil, soit un mec squatte la place dédiée, soit la machine est en panne… Et bien là, elle marche, mais l’embout a été coupé…. Donc elle ne marche pas. Le mec de la station le reconnaît volontiers, mais après un appel à sa boss, on ne nous rembourse pas nos 2 dollars (« C’est pas la politique en la matière lol, il faut appeler le numéro »).

 45 minutes de route dans les montagnes et c’est Silver City, où on passe la nuit, qui apparaît. On a choisi le Lulu’s motel, pas cher et tout mignon-propret-rénové. On file manger en ville où le downtown est plutôt chouette. On croyait avoir dégoté une brasserie sympa qui fermait à 22 heures (la Little Toad Creek Brewing) mais en fait, et comme souvent, c’est le bar qui est concerné, la cuisine vient de fermer… Allez, c’est l’occasion de retourner faire un petit coucou traditionnel à notre pote Denny’s, chaleureux malgré sa clim glaciale et ouvert 24/24 ! Comme d’hab, c’est pas si pire (bon ils sont trois à essayer de réparer la machine à Dr Pepper). Lulu, nous voilà.

  • Notre hébergement : Lulu Motel (3420 Hwy 180 E, Silver City). Note : 7/10. Propre, simple, pas cher. Pour voir et réserver
  • Nos bars et restaurants : Little Toad Creek Brewery (200 N Bullard St, Silver City). Note : 7/10. La bière est bonne, le service souriant. Denny’s pour le repas, no comment ^^
  • Nos visites : Lowell, Bisbee, Chiricahua National Monument, Willcox, Bowie, Steins, Lordsburg, Silver City

J19. Mercredi 20 juillet : Lost de Silver City à Truth or Consequences

Réveil difficile ce matin à Silver City, avec plusieurs mauvaises nouvelles venue d’outre-Atlantique. Notamment notre petite chatte, Joy, qui ne va pas très bien… Heureusement, les super parents et super vétos se sont activés, on va croiser les coussinets (comme disent les chats d’Hemingway dans les Keys, qui en ont 6). Du coup, sous le choc, on part un peu en mode zombies… Visite du centre historique de Silver City, vraiment sympa avec de jolis bâtiments d’époque et un chouette magasin d’antiquités. Dans la foulée, on trouve (enfin!) de quoi gonfler les pneus, nous qui étions poursuivis par une sorte de road-malédiction, les appareils étaient soit occupés, soit en panne, soit même vandalisés ! On passe aussi chez Albertson’s, une chaîne de supermarchés (plus orienté bouffe que Walmart) où il y a toujours de la bonne nourriture, car on a décidément pris goût aux pique-niques lors de ce roadtrip…. Bon, celui-ci est petit et l’offre plus décevante que dans ceux qu’on a fait par le passé, mais on trouve quand même du pain, du fromage, de quoi se faire une petite salade et un giga sandwich sub (au prix des normaux!) qu’on baptise déjà « Rocco pastrami »…

L’objectif ? Manger tout ça au City of Rocks State Park (35 minutes de Silver City), un parc un peu à part avec des formations rocheuses qui sont autant d’aires de camping et d’abris qu’on peut privatiser et réserver. Sur la route, on aperçoit une montagne légendaire, la Kneeling nun (« la nonne à genou »,la légende est bien sûr une histoire d’amour qui finit en pierre….) ; c’est à Santa Rita. Au parc (5$/véhicule), on se pose à l’emplacement baptisé lynx, et JP n’a pas le temps de finir son mix salade que l’orage gronde et fait un peu flipper. On se retranche dans la voiture et nous mangeons en voyant les éclairs tomber tout autour. Clairement, on se note l’endroit en bonne place pour un prochain passage: des emplacements de campings assez uniques, entre les rochers, pour la modique somme de 10 dollars (l’entrée au parc coûte 5 par voiture). Le temps de voir quelques papillons, oiseaux et un gros lièvre (jackrabbit) décamper dans la plaine, qu’on repart, encore sous les orages (alerte météo à la radio !).

On emprunte une magnifique route (152 via Emory Pass), sinueuse à souhait, déchirée par les éclairs, à travers la forêt de Gila, où on croise plusieurs cerfs. Nous sommes déjà venus, mais depuis notre dernier passage (2014), la forêt a bien changé. Victime d’un énorme incendie (en 2013), elle reprend des forces. Au bas de la montagne, voici la mini ville d’Hillsboro, et sa rue historique (toutes les mamies du coin nous font coucou!).

Et (tadahhhhh) nous revoilà à Truth or Consequences, ville qui a gagné son nom à un célèbre jeu radio de la NBC au début des années 1950, et qu’on attendait avec impatience. Il y a …(OMG! 8 ans), on était passés par là, et on avait adoré ! C’est une ville de sources chaudes, et on a cramé la caisse pour dormir dans un petit resort spa qui a ses propres sources chaudes, le Riverbend Hot Springs. On y arrive, et on s’installe dans l’un des mobil-homes « budget » comme ils disent. Mais c’est hyper grand, tout équipé, et ici on a un accès illimité aux bains, qui ne sont fermés qu’entre 23h et 7h du matin. On nous accroche un bracelet un papier digitalisé au bras, qui nous permettra de passer toutes les portes pendant deux jours…

On y va direct. C’est magique, au bord du Rio Grande. On rencontre la mascotte des lieux, Minnow, une chatte de 17 ans. On ne fait pas de vieux os car la ville a une autre particularité : peu de restos, quasi aucun qui ne fait envie, et tous n’ouvrent que le week-end ou jusqu’à 16 ou 19 heures…C’est clairement tragique et le gros point noir de l’endroit. Il y a juste un établissement ouvert jusqu’à 21h30, c’est Los Arcos, un peu chic et qui ne nous avait pas laissé un souvenir impérissable il y a 8 ans.

Contraints, on choisit le Johnny B’s (en mode club de baseball) : pas cher, certes, mais sans absolument aucune âme et aucun intérêt… Du coup, on retourne sur Main street, jolie avec ses bâtiments colorés, et avec une nouvelle brasserie, la Truth or Consequences Brewing Co. La bière est bonne, l’ambiance à part… On rentre « chez nous », en réfléchissant déjà à comment se faire à manger nous-mêmes (lol). On va surtout en profiter pour se relaxer, c’est le but, et « soaker »au maximum. D’ailleurs, on y file!
Demain: on reste à Truth or Consequences, on va se poser un peu, visiter le secteur… et chercher un truc correct à manger, ce qui risque de nous prendre une plombe !

  • Notre hébergement : Riverbend Hot Springs (100 Austin St, Truth or Consequences). Note : 9/10. Hébergement hyper clean, sublime sources chaudes en bord de Rio Grande, des hot springs ouvertes jusqu’à 23h, que demander de plus ? Pour voir et réserver
  • Nos bars et restaurants : Johnny B’s Restaurant (2260 N Date St, Truth or Consequences). Note : 3/10. Sans intérêt, ni le lieu, ni la bouffe, à peine le prix. Truth or Consequences Brewing Co (410 N Broadway St, Truth or Consequences). Note : 8/10. Sûrement un des lieux les plus sympas de la ville avec une jolie carte de bières
  • Nos visites : Silver City, City of Rocks State Park, Emory Pass (route 152), Truth or Consequences

J20. Jeudi 21 juillet : Lost à Truth or Consequences

Ohlala, si un lieu s’approche du paradis, c’est bien Riverbend Hot Springs à Truth or Consequences ! Comme on y reste deux nuits, on prend le temps aujourd’hui avant la dernière ligne droite du trip qui nous ramènera à Austin… On commence par un petit bain dans les sources chaudes. Il fait déjà chaud, et c’est le moment où ils nettoient, donc seulement la moitié des bassins sont accessibles. Ils proposent les grappes de raisins qui poussent sur la propriété. Mais quel endroit…

On fait un petit point de nos sacs, on reçoit surtout de bonnes nouvelles de la minette Joy, qui a une cage « palace » avec vue et devrait pouvoir sortir demain. Cela suffit à nous rendre (encore plus) heureux…On se décide à aller faire un petit tour. Au centre-ville, où il y a plein de bains historiques, des murs peints, de jolis bâtiments… On pousse jusqu’à Elephant butte (ville, state park et barrage)… Un grand lac, avec des rochers, des jet-skis et des maisons flottantes… Si on est loin des températures de Phoenix, le soleil tape quand même, et on a chaud (il fait bien 40°C). 

La rue principale de T or C est vraiment mignonne. On tente quelques magasins d’antiques, parfois bien barrés (Don Den’s et sa « Whatever car », immanquable). Beaucoup de choses sont fermées, pour vacances d’été ou sont seulement ouvertes le week-end…. C’est l’heure de se reprendre la tête pour trouver où manger (vraiment une galère ici, on est même allé voir au supermarché si on ne ferait pas mieux de se faire à manger dans la kitchenette). On tente le Grapevine bistro… Bizarre : ils sont fermés, mais la porte est ouverte car ils livrent à la brasserie. Il faut vraiment un mode d’emploi. Le burger est plutôt bon (un poil petit quand tu rates tes repas depuis plusieurs jours !) et accompagné de patates sautées. C’est l’après-midi, et la brasserie est pleine, de gens de tous les âges, de chiens… On tchatche avec trois papis qui ont une guitare en forme de piment (c’est un groupe, les 24-7!). Un petit tour au visitor center du Spaceport America de Virgin Galactic, installé à quelques dizaines de kilomètres d’ici (oui, depuis notre dernier passage, la conquête commerciale spatiale s’est installée ici), à l’entrée de la ville mais c’est plus de 15 h, c’est fermé. Tu m’étonnes que leurs restos ferment à 17 ou 20h . Après un coucou à la mini statue de la Liberté à l’entrée de la ville, on rentre au Riverbend, qui nous a presque manqué. On se met un peu au frais avant de se rebaigner puis de se poser… puis se rebaigner au coucher de soleil.

La quête d’un repas honnête peut reprendre. On jette notre dévolu sur le Point Blanc Winery & Taproom. Comme ça, ça fait classe. Dans l’idée, pas du tout. C’est le restaurant d’un bowling qui a l’air ouvert de façon intermittente. Nous commandons à boire, une pizza, une salade, qu’on nous emmène… à emporter alors qu’on voulait manger sur place. Pas grave, on déguste ça sur les tables du Riverbend avant un dernier bain de nuit. Il est temps de se coucher. Demain : on reprend la route du sud avec un joli programme.

  • Notre hébergement : Riverbend Hot Springs (100 Austin St, Truth or Consequences). Note : 9/10. Hébergement hyper clean, sublime sources chaudes en bord de Rio Grande, des hot springs ouvertes jusqu’à 23h, que demander de plus ? Pour voir et réserver
  • Nos bars et restaurants : Truth or Consequences Brewing Co (410 N Broadway St, Truth or Consequences). Note :8/10. Sûrement un des lieux les plus sympas de la ville avec une jolie carte de bières. On a testé la nourriture du Gravepine Bistro, très correcte. Point Blanc Winery & Taproom (820 Cedar St, Truth or Consequences). Note : 6/10. Bar à la forme sympa, équipe sympa. La nourriture classique
  • Nos visites : Elephant Butte, Truth or Consequences

J21. Vendredi 22 juillet : Lost de Truth or Consequences à Las Cruces

Vu que les couchers de soleil sont troublés par les nuages depuis plusieurs jours, on profite d’être réveillés assez tôt pour aller voir son lever sur le Rio Grande depuis notre hébergement à Truth or Consequences. Magnifique. Et, bonus, on avait une visio avec le chat rentré de chez le véto ! Cet endroit, le Riverbend, c’est vraiment le paradis… On s’est détendus comme rarement. C’est sûr, on reviendra, d’autant que l’équipe est sympa et qu’ils vont s’agrandir, avec de nouvelles « casitas », des chambres qui ont leur propre bain de sources chaudes… Un peu tristes de partir, on dit au revoir, à Minnow ! 

Avant midi, nous arrivons à Hatch, capitale mondiale du piment! On est toujours heureux de revenir à des endroits qu’on a déjà visités. On fait quelques magasins « 100% chile » (c’est drôle, ils ont absolument de tout!) et on va retrouver Sparky’s, la « world famous » star des burgers au piment vert. Nous avons souvent reparlé de lui: c’est pas cher, la déco est démente (il y a des muffler men, des vieux panneaux, ils ont d’ailleurs un magasin à côté qui n’ouvre que le week-end mais est passé dans l’émission « American Pickers »), et c’est l’un des meilleurs que JP ait jamais mangé. Rien que ça. On passe commande, et c’est toujours vrai : ça envoie, certes, mais c’est vraiment vraiment bon. Alors qu’il fait hyper chaud, on se traîne à la voiture. Dur aussi de la faire refroidir, d’autant qu’il n’y a JAMAIS un centimètres d’ombre sur les places de parkings…

Direction Las Cruces, une vieille connaissance également. D’abord, il faut trouver un motel puisque nous n’avons rien réservé. On hésitait entre plusieurs, avec une préférence pour le Big Chile Inn, qui a le plus grand.. piment du monde sur son parking. On avait essayé de les joindre, sans résultat. Sur place, c’est ok pour une soixantaine de dollars la nuit. Cette étape devrait figurer dans nos awards des « What the fuck ». On commence avec un check-in sans fin et lunaire : ils essayent de photocopier toutes nos pièces d’identité sur une machine de la taille d’un téléphone, ne savent pas si la piscine est ouverte (!) et, comme la chambre de base a des problèmes de plomberie, ils nous refilent une suite… immense, de deux chambres accolées, traversante. Ca va être drôle…

Pas le temps de s’attarder, on doit retrouver une autre vieille copine: la pistache géante d’Alamogordo ! A Pistachioland, il y a toujours foule. On goûte les différentes recettes, on en achète. Avec un coupon, alléluia, qui nous offre un échantillon, ce qui n’arrive jamais ! On les voit aussi « fraîches » sur les arbres. Le mec nous explique que les autorités leur impose de les sécher (car le fruit finit de murir à l’extérieur, et sanitairement c’est pas ça), mais que oui, on peut manger des pistaches crues, comme un fruit…

En arrivant au parc national de White Sands, ça y est, on a droit à notre premier contrôle de la police des frontières (JP l’attendait presque). Vous ne devinerez jamais ce qu’ils nous ont demandé?! :

  • « Sur votre tableau de bord là, c’est un chipmunk?! »
  • « Euh, non, c’est un écureuil en slip! »
  • « Oh c’est gorgeous. Allez bonne route. »

OK. On se gare juste avant que le visitor center (et le gift-shop, il y en a deux, ne ferment). C’est parti, coucher de soleil dans une heure… On prend la « loop drive » et on retrouve avec plaisir ces paysages qui brûlent presque les yeux (et le reste!). Le temps se couvre, les gens sont là pour faire de la traditionnelle luge. Il y a même un tournage en cours (il y en a eu plein ici) et un shooting de mariage ! On traverse les dunes (au départ de l’Alkali trail) et on trouve notre spot. C’est beau, mais dommage, comme depuis plusieurs jours, ça se couvre et des éclairs déchirent le ciel.

De retour à Las Cruces, nous voulions trop (re)manger dans une institution, la Posta de Mesilla, dont la cuisine ferme à 22h. On arrive à 21h29. C’est écrit partout que c’est open jusqu’à mais « oh sorry, on n’a pas changé les horaires, on ferme dans une minute! » Rahhhhh. Ca devient chiant (si vous tenez vraiment à manger quelque part, un conseil, vérifiez avant, et plusieurs fois, cela devient assez pesant). Heureusement, la ville est plutôt grande et on est vendredi. On choisit l’High Desert Brewing Company, qui nous dit bizarrement quelque chose. Mais oui bien sûr, on est déjà venus; c’est même là qu’on avait rencontré nos copains, Thierry et Audrey, pour la première fois. Bon, pas cher, service aux petits oignons… Un crapaud s’invite même à notre table. C’est pas tout, mais la journée a été longue, il faut qu’on se rencabane dans notre hôtel (pour voir s’il y a du piment !)
Demain ? On retourne au Texas, rendez-vous à Marfa ?

  • Notre hébergement : Big Chile Inn (2160 W Picacho Ave, Las Cruces). Note : 3/10. C’est vraiment pas terrible et on sent que ce genre de motel glisse du voyageur à la location à la semaine ou au mois. Avantage : pas cher. Pour voir et réserver
  • Nos bars et restaurants : Sparkys (115 Franklin St, Hatch). Note : 9/10. Le roi du burger au chili vert, un point c’est tout. High Desert Brewing Co (1201 W Hadley Ave, Las Cruces). Note : 7/10. Pas cher et la bière est bonne. Pas de la grande cuisine et petit effort sur les chiottes SVP. Sinon, bien.
  • Nos visites : Truth or Consequences, Hatch, Las Cruces, White Sands National Park, Alamogordo (Pistachioland et Old Town)

J22. Samedi 23 juillet : Lost de Las Cruces à Marfa, Texas

Quel drôle d’endroit que ce motel Big Chile Inn de Las Cruces ! Soyons honnêtes, on a eu peur que ça soit coupe-gorge de nuit, et de jour c’est presque « normal ». Le « King of the world », alias le manager, nous file de quoi donner à manger aux poissons. « Il en faut pour tout le monde. Mettez-en un peu partout, qu’ils ne se battent pas ». Le wifi qui ne marche pas? « Oh rééessayez, sinon ben ça arrive! ». Honnêtement, on est un peu pressés de partir, on ne fait pas de vieux os !

Dans la foulée, on refait le tour de Las Cruces. On retourne voir le roadrunner géant recyclé, qui offre une vue panoramique sur la ville (on attend toujours un vrai roadrunner). Sur le chemin, on croise un endroit à noter pour la prochaine fois : l’Elephant Ranch, un beer garden géant avec des roulottes, etc…(et un éléphant rose !). Puis le vieux quartier de Mesilla, une place et quelques rues avec plein de magasins évidemment, inégaux, mais moins chers que Santa Fe and co. Même après trois semaines à plus de 40, on arrive encore à crever de chaud. Et on a peut-être trop « green chilé » hier… Le pic de chaleur, plus de 38 degrés, sans un poil d’ombre, est atteint au Farmer’s & Crafts market, au centre-ville. Un petit marché adorable (le mercredi et le samedi), avec des artisans, de la bouffe, des murs peints, des artistes de rue… Très très sympa. On attrape une shaved ice (rainbow), comme à Hawaï, et ça nous rafraîchit un peu.

On fait un stop dans un jardin qui a différentes culture de piments, pour les voir « en vrai » (Landscape Demonstration Garden – Fabian Garcia Science Center) et à Art Obscura (« The Hood »), un lieu qui mélange galerie d’art, magasin, objets de collection, graffs… Difficile à décrire mais vraiment sympa. Nous devons quitter Las Cruces. Le Texas nous attend…

Retrouvez la suite dans le troisième épisode du live, consacré au Texas.

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7 juillet 2022 | | 5 commentaires
07/07/2022 | 5 commentaires
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7 commentaires

  1. Bonjour !

    J’adore votre site, il est génial et m’aide beaucoup à la prépa de mon prochain road-trip. Après la Californie, l’est américain et la Louisiane, nous partons en avril prochaine au Nouveau-Mexique et en Arizona. Il s’agit d’un voyage annulé à cause du Covid. Je n’en peux plus d’attendre. Nous serons 4. Avion et location de voiture ok (ouille, ca pique !)

    J’ai une question : puis-vous envoyer mon projet d’itinéraire pour que vous me donniez votre avis. Bien entendu, j’ai prévu de vous verser un tips !!

    Merci de votre retour et bonne soirée !

    Elise Parois

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