Le Bagdad Cafe n’est pas fermé, il (sur)vit

Article rédigé le 28 avril 2023 , mis à jour le 10 novembre 2023

Le Bagdad Cafe, le bar du film éponyme de 1987, adulé des touristes français de passage dans l’Ouest américain, n’est pas fermé, contrairement à ce qui a pu être dit (ou cru). Mais s’il vit encore, c’est de survie dont il s’agit. Lors de votre prochain voyage, vous le trouverez sûrement ouvert… ou peut-être fermé (selon le jour et l’heure), on ne parie pas dessus. 

Des messages inquiétants sur Google et les réseaux sociaux

Fermé, le Bagdad Cafe ? La rumeur enflait depuis plusieurs semaines sur Internet au point que Google et Yelp le donnaient « définitivement fermé » et que, sans exagérer, beaucoup de voyageurs étaient en émoi voire changeaient l’itinéraire de leur prochain voyage. Plusieurs personnes dans les commentaires indiquaient avoir trouvé le lieu fermé, avec des squatteurs, un chien méchant… D’autres personnes nous ont dit que le lieu était ouvert. Bref, on s’y perdait.

Prévenus par nos acolytes du groupe Facebook de Lost In The USA, Roadtrips aux USA, nous avons rapidement écrit à plusieurs officiels : l’association Route 66 de Californie (le président nous a confirmé sa fermeture), Route 66 News, le service tourisme du comté de San Bernardino… Nous avons reçu diverses réponses et, vu qu’on n’était pas loin dans le cadre de notre roadtrip de printemps, nous avons décidé d’aller vérifier sur place et de voir par nous-mêmes. Ce qu’on a fait, le dimanche 23 avril 2023, en après-midi. 

Porte ouverte mais un établissement en mauvais état

Et il était.. bien ouvert ! Des touristes français étaient devant, préférant rester à l’extérieur : « Ça plane là-dedans… », nous glisse l’un d’eux.

Bon, c’est pas franchement effrayant quand même. Nous sommes entrés en mode Delphine et JP de LaVitre-arrière (vous l’avez?!). Au bar, deux Américains (qui ne connaissent absolument rien à l’histoire du lieu et, du coup, nous mettent Calling You au jukebox une fois qu’on leur a expliqué) et, dans le fond, la propriétaire, Andrea Pruett (plus de 80 ans) et vraisemblablement son compagnon. Au-dessus de nous, un trou dans le plafond, là où trônaient auparavant des dizaines de drapeaux. « C’est un dégât des eaux, on espère réparer », nous dit l’homme.

On leur fait part de notre étonnement, en leur disant que le lieu est annoncé fermé sur Google. « Ah bon », disent-ils. En même temps, ils n’ont pas l’air très connectés. Quand on leur a demandé leur email pour prendre des nouvelles, Andrea nous emmenés à sa… boîte aux lettres. OK.

Cuisine fermée

Le Bagdad ne fait à l’heure actuelle plus à manger, il y a une caravane sur le côté (ils vivent sur place depuis l’incendie de sa maison), la pièce du fond est condamnée par les cartons, mais on peut toujours commander une bière (6 dollars) et acheter des t-shirts… Ce qu’on a fait, histoire de pouvoir discuter (pas le t-shirt). On a bien échangé avec Andrea (qui est quand même assez fatiguée) et on a mis 10 ans à partir car le chien, Hagrid (comme dans Harry Potter), adorable au début, s’est mis en mode agressif/je vais sous tes roues. On s’y est mis à plusieurs pour le semer (il fait fuir pas mal de visiteurs à en croire les avis Google).

En conclusion : le Bagdad Café est bien toujours ouvert, il n’a pas fermé définitivement. Mais on parle quand même de « survie ». La proprio vit sur place, donc si vous passez et que ce n’est pas ouvert elle vous ouvrira, mais ils ne font plus à manger et l’endroit a quand même mal vieilli. Ils espèrent faire des travaux (trous dans le plafond etc)… Il ne faut pas vous attendre à vos expériences passées. Au « pire », il est toujours aussi photogénique de l’extérieur.

Le Bagdad, haut-lieu du tourisme… français en plein désert des Mojaves

Le Bagdad Cafe est surtout adulé des Français… Pourquoi ? Parce que le film éponyme d’un réalisateur allemand, Percy Adlon (Out of Rosenheim pour le titre original), sorti en 1987, n’a quasi été un succès que chez nous ! En gros, il est tombé amoureux du secteur lors d’un roadtrip en famille et a tourné à ce qui était alors le « Sidewinder Café » (le Bagdad Cafe existait, mais à une centaine de kilomètres, dans la ville fantôme de Bagdad). Andrea Pruett (qui a une vie qui mériterait davantage un film) s’y est arrêtée avec son mari dans les années 1990, alors qu’ils cherchaient un terrain pour ouvrir une ferme à autruches (!). Son mari a voulu racheter le lieu, ils ont changé le nom en « Bagdad Cafe » (pour surfer sur le succès du film), le mari est mort, elle est restée et a écrit un scénario sur le café…

75 % de la clientèle est française ou parle français. Tout le monde y a laissé un autographe, un billet, un autocollant, une carte de visite. C’est un souvenir pour beaucoup d’entre nous même si, à juste titre, certains ne comprennent pas l’emballement autour de ce lieu décrépit. Il existe des tonnes de lieux plus engageants sur la Route 66. Mais c’est un classique.

NB : depuis notre passage, « on » a, avec vous, écrit à Google (et le statut est passé à « fermé temporairement »).

Vous aimez le Bagdad Cafe ?! Vous êtes de passage là-bas ? Donnez-nous des nouvelles (tout ça en commentaire de l’article).

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6 commentaires

  1. En rangeant les papiers de ma mère qui ne peut plus voyager, j’ai retrouvé une carte de visite ancienne du « Bagad Café » avec une adresse internet qui ne mène plus à rien. Ça date sans doute des années ’90.
    J’aurais aimé laisser une image, mais je n’ai pas trouvé comment faire.
    Je trouverai sans doute en continuant le rangement des photos de l’époque.

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