John Anderson voit de l’or là où vous voyez des ordures. Depuis quarante ans, ce plombier à la retraite écume les plages américaines en tant que « beachcomber ». En français, on traduit cela par batteur de grève ou ratisseur de plages. Bref, John ramasse tout ce qu’il trouve sur le sable, les déchets, les objets refoulés par l’océan. Et en 2015, le sexagénaire a décidé d’ouvrir un musée, le John’s Beachcombing Museum, dans sa bonne ville de Forks, Washington.
Lors de notre virée dans le NorthWest, nous lui avons rendu visite. A peine 5 minutes au nord du centre de Forks, le musée est inratable avec son totem de bouées à l’extérieur. C’est comme ça que John a débuté, en collectant des bouées (« buoys » en anglais). John est là (on lui donne 10$ pour l’entrée, 5 par personne) et nous sommes seuls avec lui. Dommage, il n’est pas très expressif mais sa collection parle pour lui.
C’est tout simplement vertigineux. 25 000 bouées au total, la plupart en plastique ou en polystyrène. Mais le « boss de fin de niveau » de la bouée, c’est celle en verre, longtemps utilisée par les pêcheurs japonais ou coréens avant que le plastique ne s’impose dans les années 1960. Ces bouées en verre magnifiques viennent encore s’échouer sur les plages de la péninsule olympique après avoir traversé tout l’océan.
« Message in a bottle »
Que trouve-t-on d’autre dans ce premier musée du « beachcombing » aux USA ? Beaucoup de choses. Il y a des briquets, des brosses à dents, des chaussures, des stylos, des casquettes, des pneus, des jouets pour enfants et pour chiens… Tout est trié, classé, mis en valeur et les pièces les plus remarquables sont légendées. Il y a ces têtes de poupées (flippantes) « Raggedy Ann », issues d’un container tombé à l’eau, il y a cette dent de mammouth, ces morceaux de fusées ou d’avions, ce squelette de baleine grise et toutes ces choses qui sont venues s’échouer aux Etats-Unis après le tsunami japonais de 2011.
Enfin, poésie, il y a ce livre contenant tous les messages trouvés dans des bouteilles, dont certains en japonais. John répond à tous, pour dire qu’il a retrouvé leur bouteille à la mer.
En 45 minutes, nous avions fait le tour. Avant d’aller voir les plages où se sont échoués tous ces objets, on jette un oeil sur les quelques bijoux en récup’ vendus par John. Puis on sort avec cette impression étrange, ambigüe. A la fois rassuré par le travail de John et inquiet en mesurant ce que l’homme fait subir à l’océan. Inlassablement.
- Adresse
- 143 Andersonville Ave, Forks, Washington
- GPS
- Lattitude : 47.962513, Longitude : -124.40135
- Téléphone
- +1 360-640-0320
- Horaires
- Ouvert tous les jours de 10h à 17h de juin à août. Pour le reste de l'année, appelez ou passez
- Tarifs
- 5$ par personne
- Parking
- Gratuit
- Temps de visite
- 30 minutes minimum