Les amis des chats comprendront aisément pourquoi cette découverte nous a vraiment marqués au cours d’un mois de vacances fait de grands espaces, de musées captivants et de supermétropoles. On est tombé dessus par hasard, sur un prospectus du Mote Aquarium de Sarasota, où on était venus voir les lamantins, et on a même sacrifié le Ringling Museum pour voir ça de nos propres yeux : « Cat Depot », sorte de SPA de luxe sous les palmiers de Floride. Et on n’a pas été déçus :
- En manque de cats depuis trois semaines loin de l’Hexagone, on a pu les papouiller à l’envi.
- Sociétalement, c’est une vraie découverte.
- Les amis des animaux vont en prendre plein les mirettes, quand on connaît les structures en France. Bref, on était félin pour l’autre.
On arrive un peu comme dans un zoo (mais sans payer). Les chats ne sont pas là que pour être adoptés mais aussi pour recevoir des visites : jouer, être caressés… On n’est pas loin du speed-dating et loin de l’image de la vieille folle aux chats. Un panneau prévient : Vous entrez à vos propres risques. Cat Depot se décharge de toute responsabilité en cas de morsure et/ou griffure pendant la « socialisation » ! Entre chaque visite, on peut se laver les mains avec du gel antiseptique. De nombreux bénévoles sont présents en permanence, mais les visiteurs d’un jour sont les bienvenus. La propreté et le high-tech de l’entrepôt feraient pâlir les plus riches des « dames à chats »: croquettes de marque, coussin de velours, griffoirs-palmiers, litière changée en temps réel et diffusion de films animaliers (insectes, papillons, oiseaux et rongeurs sur fond de musique douce) bercent les pensionnaires, regroupés par suites. Chacune a un nom (choisi par un généreux mécène) et rassemble les pensionnaires par « genre »: chatons, grassouillets, âgés, « snugglers and cuddlers » (câlineux-collants-bouillottes certifiés) ou sidaïques (atteints du FIV, le sida du chat).
Sur chacun des boxes sont affichés les portraits (photo mode et descriptif de chaque minet à l’appui) accompagnés d’une citation de philosophe. Certains ont une histoire à vous arracher une larme. Exemple ? Zoey, une chatte blanche et rayée de 5 ans : « Mon coeur a été brisé une première fois lorsque mon maître est décédé. J’ai ensuite été adoptée mais ça n’a pas marché donc me voilà de retour ici. J’ai tout fait pour me faire remarquer des passants. Je n’aime pas trop les autres chats mais les humains si. Adoptez-moi ! » Ou la profession de foi de Twitch : « Mon magnifique pelage de velours noir cache la tristesse de mon âme, les gentilles personnes d’ici m’ont ramené de loin. J’ai aimé avant et je sais que je pourrai aimer à nouveau celui qui m’en donnera la chance (snif). » D’autres ont été renversés, abandonnés, brûlés… On sait tout d’eux : comment ils aiment être papouillés, leurs habitudes, ce qu’ils détestent, le foyer qu’il leur faut…
Dans une « suite », on tape la discute à une bénévole… qui nous explique que ce paradis pour chats n’existe que grâce à de très généreux mécènes et beaucoup beaucoup d’argent. Et au moins autant d’amour et de foi.
Le temps de faire le tour et de donner de la caresse à tous (ça fait du bien !), le plus petit des chatons a été adopté. Il est parti dans une boîte en carton hyper hype. Nous on se retient, ça serait compliqué d’en ramener un en France, mais ça a « matché » avec plusieurs ! Le temps d’un dernier tour par le magasin de souvenirs-dons, où on trouve toutes sortes d’objets griffés Cat Depot dont les bénéfices seront reversés au centre.
Cette belle histoire d’amour des chats à la floridienne a fêté ses dix ans ce. Ce centre est unique aux Etats-Unis, et certainement dans le monde. Sa vocation : être un lieu de secours, d’adoption, d’éducation et de ressources. Des camps sont organisés pour les enfants, le centre s’est doté récemment d’un service urgences-chirurgie, d’un système de filtration hyper perfectionné et se veut « innovant et vert ». Plus de 100 chats y sont hébergés en permanence, plus de 1000 adoptés par an (comptez 100 dollars pour un chaton, 75 pour un adulte). L’association organise en permanence des actions caritatives et soirées de gala pour ses protégés. Elle a même son propre magazine (le Cat depot connection).
L’aventure a démarré en septembre 2003, il y a plus dix ans, par une véritable catastrophe dans le landerneau de la riche bourgade de Sarasota. Suite à la fermeture d’un refuge, des centaines de chats ont été abandonnés dans la nature. Un petit groupe de cinq citoyens ont décidé de faire quelque chose : ils ont loué un petit entrepôt pour y accueillir temporairement les chats et les ont récupérés, avec l’aide d’autres associations et instances locales. Ils ont baptisé le lieu « Cat Depot ». 262 chats ont été sauvés. Finalement, le provisoire est devenu permanent. En février 2004, un juge a accordé leur garde légale à l’association qui, face au nombre d’appels et au réel besoin, a décidé de poursuivre l’activité. Des dizaines de bénévoles les ont rejoints, mais ces pionniers sont toujours présents au centre.
Si vous faites un tour dans le coin, arrêtez-vous : vous ferez vraiment des heureux !
- Adresse
- 2542 17th Street, Sarasota, Floride
- GPS
- Lattitude : 27.351865, Longitude : -82.51932
- Téléphone
- 941.366.2404
- Site internet
- http://www.catdepot.org/
- Horaires d'ouverture
- De 11 h 0 19 h du lundi au vendredi, jusqu'à 17 h le week-end (samedi et dimanche)
- Tarifs
- Entrée libre (dons bienvenus)