On s’en est rendus compte tous seuls, comme des grands, en faisant la planche une nuit étoilée de juillet, dans la piscine du Borrego Springs resort and spa (trop dure la life). Ici, en plein désert (au sens propre comme au figuré, vu que l’été c’est la dead saison ici, c’est d’ailleurs pour ça qu’on n’a payé que 35 dollars la nuit dans ce giga complexe de luxe avec spa, tennis & co), à Borrego Springs (Californie), les étoiles brillent plus qu’ailleurs. En tout cas, on les voit plus que nulle part ailleurs. C’est attesté très officiellement par la « Dark Sky Community« .
Il faut dire que les habitants (« very proud to live here« ) sont fiers de vivre « isolés du monde » en toute tranquillité, sans chaîne. Beaucoup d’artistes font partie de la communauté (on en a présenté un pas comme les autres, créateur des sculptures des Galleta meadows). Sur la table de nuit, dans le guide touristique, ces habitants ont d’ailleurs signé une authentique profession de foi et ont abandonné tout éclairage. Il est a minima partout, pour préserver la pureté du ciel. Il n’y a même pas de feux tricolores… Le ciel étoilé est magnifique, à perte de vue et à 360°, comme si on avait pris place dans une sphère.
Dans le coin, tout le monde surfe dessus : il y a la « Star Fest » à Julian, des packs touristiques pour la nuit des étoiles. Plus loin dans notre trip, on attendait avec impatience de voir Marfa (Texas), qui revendique aussi le titre de meilleur endroit du monde pour avoir la tête dans les étoiles. Ca a été l’occasion d’apprendre que ces dernières ne sont pas toutes de la même couleur (si si). Et ça se voit soi-disant à l’oeil nu. A Marfa, on a d’ailleurs raté un truc incroyable : les « Marfa Mystery Lights » (à refaire bientôt). Un oubli fâcheux.
Mais revenons à Borrego Springs. Dans les années 1950, la ville était considérée comme le « petit Palm Springs ». Soyons clairs, pour le moment, elle est à des années lumières de l’effervescence de son aînée. Et c’est pas plus mal. Quelques rues, une petite église, une ou deux stations, quelques bars, des parcours de golf, une poignée de commerces, des villas qui côtoient des maisons décrépites et des cactus partout (dont les beaux ocotillos). Le calme plat aussi. Sur place, en dehors des Galleta Meadows, l’attraction principale est l’Anza-Borrego State Park, qui cerne littéralement Borrego (du nom espagnol du bighorn sheep).
Après avoir digéré notre nuit étoilée, il était temps de quitter notre resort désert pour partir à la conquête du plus grand désert de Californie. Le ciel est d’un bleu intense, comme j’en ai rarement vu. Cap sur le Visitor Center. Fermé, c’est la basse saison. Un petit encart nous explique de filer au centre ville. C’est là, dans la petite officine du centre de conservation, que l’on prend tous les renseignements. Il y a un dépliant « Don’t die in the desert » (« Ne mourrez pas dans le désert », on va essayer, merci, même di les températures avoisinent les 40 degrés).
« Honestly, if you have to do one thing, go to Font’s Point » (« Honnêtement, si vous ne devez voir qu’une chose, allez à Font’s Point« ), nous explique le gars derrière le guichet, entre deux lancers de balle à son labrador. Il nous dit qu’une fois qu’on aura vu ça, le reste paraîtra bien fade. On est un peu dubitatifs. Du genre, « Hé mec, on a vu le Grand Canyon, Arches, Bryce Canyon, les Badlands, Yosemite, le Mont Rainier, Monument Valley et tu crois que tu vas nous bluffer avec ton state park » (mode blasé on). Chiche. Va pour Font’s Point.
Font’s Point, la merveille
Ok, il avait raison. Allez à Font’s Point. Le reste du parc est joli mais cette vue-là, vous aurez du mal à vous la décoller de la rétine. Deux ou trois endroits comme ça suffiraient à faire basculer Anza-Borrego Desert dans le cercle très sélect des National Parks, surtout qu’il est le plus grand State Parks des Etats-Unis (hors Alaska). Pour accéder à Font’s Point, c’est simple : au nord-est de la ville, il faut prendre la S22 en direction de Salton City.
Après plusieurs kilomètres, il faudra tourner à droite. Depuis la route principale, vous allez emprunter sur 4 miles un chemin poussiéreux – un wash – creusé par les fameuses crues subites que l’on peut connaître ici (flash floods). Un 4×4 est fortement conseillé. Arrivé au bout, une toute petite marche vous emmènera à Font’s Point. Là, c’est une vue à 180° sur les Borrego Badlands avec, en arrière plan, Salton Sea, la mer accidentelle, plus salée que l’océan Pacifique. Mais ça, c’est une autre histoire.
Dans l’Anza-Borrego State Park, on a fait quelques autres coins (dont Calcite Mine) mais aucun n’arrive à la cheville de Font’s Point. Après cette épisode, nous sommes tombés en panne, avons tiré difficilement jusqu’au bord de Salton Sea avant de rejoindre Palm Springs en dépanneuse.
- Adresse
- Borrego Springs, Californie
- GPS
- Lattitude : 33.303291, Longitude : -116.217316
- Téléphone
- +1 760-767-5311
- Site internet
- http://www.parks.ca.gov/?page_id=638
- Visitor Center
- 200 Palm Canyon Drive, Borrego Springs. Ouvert dtous les jours du 16 octobre au 14 mai (9h-17h). Ouvert les samedis, dimanches et pendants les vacances du 15 mai au 15 octobre
- Horaires
- Du lever au coucher du soleil
- Tarifs
- 8 $ en pleine saison (hiver), 6 $ hors saison
- Essence
- A Borrego Springs
- Distances
- Anza-Borrego State Park - San Diego : 136 km (1h55). Anza-Borrego State Park - Los Angeles : 242 km (2h50). Anza-Borrego State Park - Palm Springs : 142 km (1h35)
Météo
Chaud, c'est le mot. Anza-Borrego Desert State Park cache certains des endroits les plus chauds des USA. L'été, les température tutoient les 42 degrés et randonner devient une option assez dangereuse. Décembre et janvier sont les mois les plus frais (6 à 20°).