La visite coûte autant un bras qu’elle vaut le détour : le Biltmore Estate (« domaine Biltmore ») est quasiment un quartier à part entière d’Asheville, en Caroline du Nord. Sur une trentaine de kilomètres-carrés se trouve la plus grande demeure privée des Etats-Unis, une sorte de château privé à la Versailles appartenant à la célèbre famille américaine des Vanderbilt (lire ci-contre).
On y accède en voiture, et on peut y circuler mais pour visiter le château, il faut se garer et prendre une navette (on vous conseille le parking A, tout près de l’entrée et qui permet d’y aller/de revenir à pied). Avant, il est préférable de faire un arrêt au visitor center de l’entrée, où l’on peut choisir ses activités, réserver une table au restaurant… ou au moins se mettre dans l’ambiance et en découvrir un peu l’histoire (et se munir d’un plan).
Une fois arrivés en face du château, on en est restés sans voix : c’est immense et plutôt bien réussi. On a commencé par faire un tour dans le parc et ses abords. Du balcon, on domine d’immenses terres, la vue est panoramique. Les jardins, leurs serres et roseraies sont splendides.
Après les jardins, l’intérieur du château
Le jour où on y est allés, il faisait très chaud et humide; on s’est donc pressés de rejoindre l’intérieur et la visite du château (il existe plusieurs formules). On a pris la visite classique, avec audioguide (en supplément). Comme d’hab, JP l’a jouée studieuse, Delphine un peu moins. La visite, agrémentée lors de notre passage de costumes portés par les acteurs de célèbres films d’époque (« Orgueil et préjugés », etc…), est vraiment intéressante. On découvre ainsi les quartiers de George Washington Vanderbilt II (il y a une porte dérobée qui permettait aux invités de rejoindre leur chambre au terme des longues soirées billard), les salles de réception, les parties privées… A l’étage, certains couloirs sont particulièrement biscornus.
Une incroyable piscine
Mais ce qui nous a peut-être le plus plu, ce sont les sous-sols, qui racontent l’histoire de l’incroyable construction du bâtiment, les dressings, les cuisines, les réserves, la piste de bowling so vintage, la salle de sport et, le must, la piscine de plus de 200 m2 ! Pour la petite histoire, à l’époque, il fallait la remplir quand on voulait se baigner puis la vider quelques jours après (faute de système de filtration). Elle allumée au fond… alors qu’à l’époque, les foyers du secteur n’avaient pas encore l’électricité.
On a ensuite fait un petit tour dans les magasins (hallucinants, avec tout griffé Biltmore, jusqu’au vin et de la moutarde en passant par les bijoux) avant de prendre de dernières photos de gargouilles et de statues et de reprendre la navette.
On a repris la voiture et parcouru le domaine. Il est vraiment gigantesque. Vous y trouverez un vignoble, plusieurs restaurants, des animaux (nous on a vu beaucoup de dindes) et des lieux de tournage du film « Le Dernier des mohicans » (lire par ailleurs). Au total 8 « zones » (distantes jusqu’à une dizaine de kilomètres ! ) : village, château, domaine viticole, parcs, jardins… On peut aussi dormir sur place et faire plein d’activité (en supplément).
L’influence française
Ce palais de la démesure est né dans la tête de George Washington Vanderbilt II (3e génération), tombé amoureux d’Asheville où il allait souvent en villégiature. Lui qui voyageait souvent en France et en Europe a demandé à son architecte, dénommé Hunt, de s’inspirer des châteaux de la Renaissance. Biltmore est ainsi inspiré du château de Pierrefonds (Oise) (photo), construit par le duc d’Orléans au XIVe siècle, démantelé sous Napoléon puis reconstruit au XIXe; certains y voient aussi un peu de Blois, de Chenonceau, de Chambord, visités par Hunt. Le résultat, de style dit « chateauesque » (y compris en américain) est plutôt réussi, il ne fait pas trop Disney ni trop « toc ».
La construction a débuté en 1889 et a duré plusieurs années : Vanderbilt l’a ouvert officiellement à ses proches en 1895. Il n’a jamais été réellement achevé, faute de fonds. A sa mort en 1914, son épouse a vendu des terres au service des forêts, mais la famille a continué de vivre sur place et de gérer le domaine, jusqu’à aujourd’hui. Ouvert au grand public dès 1956, l’ensemble du site est classé monument historique depuis 1963. Le domaine Biltmore accueille plus d’un million de visiteurs par an.
On ne saurait que conseiller sa visite, unique aux Etats-Unis.
(Nous avons été invités par le domaine Biltmore, un partenariat noué à notre initiative. Tous les choix éditoriaux et les avis nous reviennent).
Photos : LITU et DR Wikipedia
- Adresse
- 1 Lodge St, Asheville, Caroline du Nord
- GPS
- Lattitude : 35.540567, Longitude : -82.55232
- Téléphone
- +1 800-411-3812
- Site internet
- http://www.biltmore.com/
- Horaires d'ouverture
- Ouvert 365 jours par an. Divers horaires selon les sites, mais l'entrée principale est ouverte de 8h30 à 18h30
- Tarifs
- 60 dollars par adulte, moins si on réserve au moins une semaine avant (gratuit pour les enfants jusqu'à 16 ans accompagnés ou moitié prix selon les périodes)
- Parking
- Inclus dans l'entrée
- Temps de visite
- Au moins une demi journée
- Politique fumeurs
- OK à l'extérieur
La visite inclut :
L'entrée standard inclut : la visite (autonome), du château (Biltmore house) et de l'exposition en cours à l'intérieur, l'accès aux jardins et à l'Antler Hill village et une dégustation gratuite de vin. Tout le reste (ou presque) est en supplément.
Les Vanderbilt
Le domaine est né de l'imagination de George Washington Vanderbilt II (1862-1914), le 4e fils de William Henry Vanderbilt (un temps l'homme le plus riche du monde), lui-même fils du patriarche Cornelius (surnommé "le Commodore"). Néerlandais d'origine, basé à Staten Island (New York), ce dernier est toujours dans le top des plus grandes fortunes de tous les temps (la légende dit qu'on lui doit aussi l'invention des chips). George avait eu le coup de foudre pour le secteur d'Asheville.
George, le plus jeune et chouchou de papa, a beaucoup voyagé, notamment en France, et collectionnait l'art. Pour s'être baladés dans son château, il nous a donné l'impression d'un mec assez érudit et plutôt sympa. Marié à Edith Stuyvesant (la fille de Peter), pour la petite histoire, il aurait dû mourir sur le Titanic sur lequel il avait réservé des billets mais n'a pas finalement pas embarqué; il a été emporté par les complications d'une opération de l'appendicite.
La famille Vanderbilt est très connue aux Etats-Unis; on pense au parfum mais rien à voir, ils ont fait fortune dans la construction maritime, le chemin de fer et divers businnesses. Les descendants sont toujours propriétaires du domaine. Ils sont des emblèmes du "Gilded age", "Age doré" ou "Age du toc", une période de l'histoire des Etats-Unis (1865-1901) qui désigne la reconstruction et de prospérité post guerre de Sécession.
Tournages de films
Biltmore a accueilli le tournage de plusieurs films. Les plus célèbres : "Le Cygne" (1956) avec Grace Kelly au château, "Le Dernier des Mohicans (1991)" (le pont de briques rouges ci-dessus tandis que la scène finale a été tournée à Chimney Rock), Forrest Gump (1993) où l'on retrouve des plans des paysages du parc ou "Hannibal" (2001), la suite du Silence des Agneaux.