Entre Oatman et Kingman, la Route 66 s’élève peu à peu pour passer le Sitgreaves Pass, puis redescend jusqu’à Cool Springs. Une route vertigineuse, l’une des plus belles mais aussi l’une des plus dangereuses portions de 66 à travers ce que l’on appelle les Black Mountains.
Le Sitgreaves Pass, qui culmine à 1080m (3550 pieds), tient son nom du capitaine Lorenzo Sitgreaves. Avec une équipe de topographes, d’artistes et de naturalistes, escortée par une cinquantaine d’hommes, Sitgreaves a quitté le Zuni Pueblo (nord-ouest du Nouveau-Mexique) en 1851. Sa mission : explorer les rivières Zuni et Colorado et évaluer leur navigabilité. Il ira de Zuni (Nouveau-Mexique) à Yuma (Arizona). Une dizaine d’années plus tard, le Pass sera le théâtre du massacre de pionniers par des indiens Mohave et Hualapai.
Quand la route 66 est née le 11 novembre 1926, toutes les voitures ne pouvaient pas s’attaquer au col. En côte, les voitures les plus répandues, les Ford modèle T (il y en a une à Hackberry, derrière le magasin), manquaient de pression pour faire circuler l’essence du réservoir au moteur. La solution ? Monter en marche arrière. D’autres se payaient les services d’un équipage de chevaux (ou d’un dépanneur) pour monter leur voiture au sommet. La réputation du Sitgreaves Pass était faite.
Nous avons fait la route en arrivant de Needles. Après Oatman et ses mules, la route s’élève vraiment et le paysage devient lunaire. Il y a d’abord une mine (Gold Mine) qui a repris du service il y a quelques années. Quelques mètres avant d’arriver au sommet, un grand parking vous permet d’apprécier la vue et de voir, en contrebas, un cimetière. Plus loin, en descendant, c’est Cool Springs et Ed’s Camp qui nous attendaient (voir dans la section « A voir/à faire »).
(Fiche réalisée en 2016; dernière mise à jour avril 2022)