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C’est un tel monument que l’on a tardé à se frotter à la chronique. Mais ça y est, on est prêt à vous parler de Graceland, la mythique demeure du King, Elvis Presley, à Memphis. L’une des étape-phares de notre roadtrip sur les routes du sud des Etats-Unis.
Pas besoin d’aimer Elvis pour y aller (quoique). Plus de 600 000 visiteurs y défilent chaque année, en particulier le 16 août, pour « l’anniversaire » de la mort du King (le 38e en 2015), ici-même (mais aussi le 8 janvier, pour celui de sa naissance). Toute la semaine est décrétée « Elvis week« . On y est allés quelques jours plus tard. Dommage, on n’aura pas vu les centaines de sosies se recueillir devant sa tombe à la bougie. Mais ouf, ce n’était pas la cohue qu’il y a à ce moment-là. Suivez le guide, on vous emmène faire un tour dans le Memphis d’Elvis : à Graceland oui, mais pas seulement.
Pendant 48 heures, on a été « bercés » par la musique du King, diffusée partout. Pour que votre visite soit la plus réaliste possible, on vous invite à lire en musique. Voici un petit lecteur, mettez une pièce virtuelle dans le juke box et c’est parti.
Vu qu’il n’est pas évident de se rendre compte, voilà une carte du site. Le Elvis Presley Bvld sépare Graceland de la billetterie et des autres expos. Il est assez facile de se garer aux environs.
Graceland est d’abord une promesse. Celle que le jeune Elvis Presley s’était faite de gagner un jour assez d’argent pour mettre ses parents, Gladys et Vernon, à l’abri du besoin et de leur offrir une belle maison. Le succès venu (avec « Heartbreak Hotel« ), il a acheté « Graceland » en 1957 (Graceland était déjà Graceland à l’arrivée d’Elvis, puisqu’elle a hérité du nom de son ancienne propriétaire, dont la famille possédait la maison depuis plus d’un siècle) et a installé toute sa famille dans cette gigantesque demeure coloniale d’une vingtaine de pièces qui avait accueilli le tournage d’ « Autant en emporte le vent« . Il l’a faite redécorer à son goût (que nous qualifierons d’inimitable ou de personnel). Il y a vécu vingt ans et c’est ici, à l’étage, qu’il est décédé d’une attaque cardiaque le 16 août 1977. Graceland est la deuxième résidence privée la plus visitée des Etats-Unis après la Maison blanche. Ouverte au public en 1982, elle a été classée « National historic landmark » en 2006.
Pour visiter Graceland, plusieurs possibilités et « packs » correspondants. On a pris l’intermédiaire, le Platinum (Graceland + le musée de ses voitures + les avions + les expos en cours). Comptez 37 dollars par tête. C’est cher, mais au final on a vraiment l’impression d’en avoir pour son argent (et c’est sans compter le budget souvenirs, car il y a de quoi faire). En plus, le ticket (qui se déchire en plusieurs morceaux) est valable plusieurs jours; une seule fois pour chaque site. En se pressant un peu car arrivés à 14h30, on a finalement tout fait en quatre bonnes heures. Il nous en est restés un pour visiter sa maison natale, devenue musée, à Tupelo (Mississippi).
Au premier coup d’oeil (et comme beaucoup de maisons de stars), Graceland déçoit. La maison du King, cachée derrière des murs de pierres où des milliers de visiteurs (anonymes et connus) ont inscrit des petits mots, se trouve au bord de la route principale, presque dans une sorte de zone industrielle/touristique. On peut passer devant à pied, mais pour entrer à l’intérieur, il faut un pass.
Le site se divise en plusieurs morceaux: la maison à proprement parler, d’un côté de la route (devenue « Elvis Presley Blvd), et les musées et magasins en face. Commençons par le principal, la maison. Première étape : la photo souvenir, avant de monter dans un bus qui traverse la route et est seul autorisé à passer le portail. On nous distribue des audioguides : coup de pot, le mien est en français. Quelques minutes plus tard, nous voilà à l’entrée.
On pénètre au rez-de-chaussée. On a de la chance, on est un petit groupe. Car sur les écrans c’est indiqué: « Au cas où vous ne pourriez pas entrer dans toutes les pièces… » réessayez ou suivez le film. C’est hyper kitsch : piano, vitraux de toutes les couleurs, dorures, cristal…
C’est aussi l’heure de la première déception : on ne verra que le rez-de-chaussée, « l’étage a toujours été privé, Elvis ne recevait des visites qu’ici. Nous avons décidé de respecter sa mémoire« . Mouais. Dommage, c’est juste au-dessus qu’Elvis est mort, le 16 août 1977, dans sa salle de bains. La légende dit que c’était sur les goguenots, mais on nous privera de tous ces détails. C’est là aussi que se trouvait sa chambre, qui n’a pas bougé depuis. La voix off est assurée par Priscilla et Lisa-Marie. Comme partout, la musique est omniprésente (il y a même une radio spéciale); on pense aux employés, qui doivent devenir fous à force d’écouter en boucle Viva Las Vegas.
Après le salon, on enchaîne (en descendant d’un étage) avec la cuisine (là où Elvis s’enfilait ses célèbres mélanges improbables comme les bananes au beurre de cacahuètes), le salon « jungle » (avec cascades), le salon télé avec son emblème éclair « TCB » (Taking Care of Business, son leitmotiv et le nom de ses choeurs après 1969 et jusqu’à sa mort) et trois écrans. Elvis avait appris que le président Jefferson avait trois téléviseurs, pour se tenir au courant, et l’avait imité. Puis la salle de billard.
On poursuit, en repassant par l’extérieur, par plusieurs salles et un autre bâtiment avec tous ses disques d’or et récompenses. Là on se dit que c’était énorme quand même ce mec qui a vendu plus d’un milliard de disques sans internet et sans se produire en-dehors du sol américain ! On voit, derrière une vitre, la pièce d’où ses parents et son équipe géraient ses affaires. Costumes, salle de sport et de racquetball (mélange de squash et de tennis). Vous saviez vous, qu’il avait été ceinture noire de karaté ?
Elvis nous laisse en tout cas une impression: celle d’un bon gars. Et Dieu qu’il était beau à ses débuts ! On termine par l’extérieur, avec piscine, chevaux, mais surtout le jardin du souvenir (« meditation garden« ), où le King est enterré avec ses proches (dont son « fameux » jumeau mort-né, Jesse). L’heure est au recueillement le plus total.
A sa mort, il avait été enterré ailleurs (au Forest Hill Cemetery de Memphis) puis rapatrié à Graceland en octobre 1977 pour des raisons de sécurité (tentative de vol de sa pierre tombale). On est interpellés : c’est la grand-mère qui a enterré tout le monde. On passe devant des couronnes de fleurs envoyées du monde entier car il est temps de remonter dans notre bus.
On vous conseille de revenir traîner dans le coin de nuit. Tout sera fermé mais Graceland sera illuminée.
La flotte du King
À voir
Hormis la maison du King, il y a d'autres visites possibles pour les fans.
Retour au "pôle touristique" pour une seconde visite : le "Lisa-Marie", l'un des avions du King. On a beaucoup aimé l'entrée, qui reproduit celle d'un aéroport avec un détecteur de "fan d'Elvis" (ouf, on était bons !). Comme toute star qui se respecte, Elvis avait son propre avion, un Convair 880 ayant appartenu à la compagnie Delta. Il avait été construit en 1958 pour transporter 96 passagers. Elvis l'a racheté en 1975 pour 250 000 $ et en a investi plus de 800 000 pour le transformer à son goût (des plus sûrs). Il lui a donné le nom de sa fille et a apposé son logo TCB sur l'aile.
Même si sa maman avait peur de le savoir dans les airs, il a utilisé ce "Graceland volant" 221 fois en deux ans (dont apparemment lors d'une légendaire soirée pour un aller-retour bouffe dans une autre ville). L'avion, qu'il surnommait le "Hound dog 1", (il le cryait all time), est composé de plusieurs pièces : un salon, une salle de conférence, une salle de bains (avec des vasques en or 24 carats comme les boucles de ceinture des sièges), une chambre avec un lit "King" size (logique) et la télé. Tous les sièges étaient en... (wait for it) blue suede (comme les shoes) bien sûr ! Ca rend plutôt gris-vert sur les photos. Impossible de toucher : tout est protégé par des housses de plastique.
Une fois descendus, allez faire un tour dans l'autre "petit" avion, le "Lockheed Jet star". Elvis le surnommait le "Hound dog II" (Ain't no friend of mine... Running joke). Il en fait l'acquisition la même année, mais celui-ci servait davantage pendant ses tournées, pour des repérages et le transport de son staff. Cela ne l'a pas empêché de le décorer lui-même, avec des tapis bleus, du jaune soleil et du vert "citron de Floride". Dans celui-ci on trouve un bar, un four, un cabinet de toilette et un système stéréo.
Le garage d'Elvis
À voir
The Elvis automobile museum, un grand moment ! Une vingtaine de belles et grosses caisses ayant appartenu à Elvis sont à découvrir, ainsi que ses motos, son kart et son buggy. Ma préférée : sa Pink Cadillac (un véritable casse-tête pour la trouver en modèle réduit, vu qu'il y en a dix différentes).
La Mercedes 280 SL Roadster qu'il a offerte à Priscilla en 1970. La Rolls royce blanche Silver Cloud 111 aux sièges en cuir bleu qui a ensuite appartenu à l'acteur Michael Landon ("La petite maison dans la prairie).
La Stutz Blackhawk 1971 noire (présentée sous des sunlights), première du sol américain. La "légende" dit qu'elle avait été commandée pour Frank Sinatra, mais qu'Elvis a réussi à la récupérer. Il en a ensuite eu une autre, décapotable aux sièges rouges, redécorée à son goût, dont il aimait dire qu'elle était l'une de ses préférées. C'est au volant de cette dernière qu'il est rentré pour la dernière fois à Graceland le 16 août 1977. C'est vraisemblablement la dernière qu'il ait conduite.
La Lincoln continental Mark II : il n'y en a eu que 3000. Inaugurée au salon de l'auto de Paris en 1955, elle a été l'une des premières voitures d'Elvis, payée avec ses premiers cachets. Il est arrivé au volant à Miami en 1956 et ses fans l'ont recouverte de rouge à lèvre. On l'a vu souvent à bord, notamment dans le film "King creole". Il a eu une autre Lincoln, en 1962, qu'il a voulue blanche avec un alligator doré... et des "portes suicide" (qui s'ouvrent vers l'arrière).
La Pink cadillac Fleetwood (1955) : il en a apparemment eu plusieurs, mais celle-ci est certainement la plus célèbre de toutes (roses et autres). Il n'y a qu'à voir ses déclinaisons dans les gift-shops... C'est l'une des rares qu'il ait toujours gardée. Customisée, il s'en servait surtout pour se balader avant de la donner à sa mère, Gladys, dont c'était la préférée. Autre girly : la Cadillac Eldorado (1956) qu'il a fait repeindre d'un violet électrique (je me demande si ce n'est pas elle qui a créé la couleur purple). Cette icône était à l'origine blanche. Un fan a réussi à la racheter et elle a été rénovée de fond en combles.
La limousine Mercedes Benz 600 (1969): initialement, ces grosses limos à six portes étaient réservées à une élite de dignitaires et de membres de la royauté. Elvis en voulait une, il a acheté celle-ci à Hollywood en 1970. Toit ouvrant, télé, téléphone, elle était considérée comme le summum de l'auto. Il était conduit dans Beverly Hills et à ses concerts avec. On la voit dans le documentaire "Elvis on tour".
Les joujous d'Elvis
A côté des belles limos : des motos, un buggy rose bobon, la Willy Surreys jeep, vue dans "Blue Hawaii" qu'il a achetée pour moins de 2000 dollars en 1960. Vous pourrez peut-être en apercevoir une à l'extérieur : les "gardes" de Graceland se baladent sur le site avec un buggy similaire. Il y a aussi des trikes, une voiture à pédales (celle de Lisa Marie), une motoneige... Et d'autres modèles sont exposés de façon éphémère.
Ne manquez pas le petit documentaire qui le montre au volant de grosses cylindrées, dans ses films, et retrace l'épopée automobile cinématographique d'Elvis. Pas sûr qu'il ait fait un film sans être au volant d'un truc. Diffusé sur un écran dans une reconstitution de drive-in.
Il y en a aussi dans son musée de Tupelo (Mississippi).
Les expositions
À voir
Elles changent régulièrement. Nous, on en a fait trois à l'été 2014. Celle de l'année 1968, qui a marqué un tournant dans la carrière d'Elvis, celle de son lien ténu avec Hawai et sa page Las Vegas. Une nouvelle est en place jusqu'en 2015: "60 years of Elvis" (et oui, il aurait eu 79 ans).
Le Hawai d'Elvis : musique, films et plus encore
Elvis avait un lien particulier avec Hawai. Il y est allé pour la première fois après avoir reçu beaucoup de lettres de fans et y est ensuite toujours retourné. Il y a tourné "Blue Hawaii" et « Paradise, Hawaiian-Style » et y a donné un grand concert retransmis en direct par satellite, "Aloha from Hawaii", en 1973. C'était une première mondiale. Expo riche et multimedia avec de très belles photos rarement montrées et des vidéos de son premier concert sur l'île en 1957 et ses costumes (combinaison et veste en lamé or, c'est pas tous les jours qu'on va sur une île !).
Elvis: live from Vegas
Il n'y a pas été en résidence comme Céline Dion mais Elvis Presley a donné plus de 500 concerts à Las Vegas (un tiers du total de ses prestations). Il a commencé dès 1957. C'est là qu'il a pu être applaudi par un public international, vu qu'il ne s'est jamais produit hors des Etats-Unis. L'expo retrace ces années Vegas, encore plus bling-bling que les autres.
Elvis 68' special
On en a aussi fait une troisième, "Elvis 68' special". Elle est assez petite (et dans un magasin). Mais elle est intéressante puisqu'elle raconte un grand tournant dans la carrière d'Elvis, son come-back à Noël 1968 à la télévision, sur NBC. C'était le 3 décembre 1968. Sa tenue, la chaise sur laquelle il était assis, des passages de l'émission, le disque qui a suivi et les titres sélectionnés par la chaîne sont présentés. Cette émission a été historique puisqu'elle a relancé la carrière d'Elvis, mise à mal par le succès de groupes comme les Beatles. Il était absent de la scène musicale depuis sept ans. Le concept, nouveau, entre one-man-show et "Devine qui vient dîner ce soir", est un succès.
> Ceux qui prendront le VIP tour auront droit à d'autres expos (comme Elvis à travers les yeux de sa fille).
Les gift shops
Shopping
Vous ne pourrez pas passer à côté et ça sera très très dur de ne pas craquer. Dans une dizaine de gift-shops, vous trouverez tout ce qui est possible et imaginable (et plus encore) à l'effigie d'Elvis. Vous pourrez même poser pour une "vraie" photo avec Elvis (trucage à partir de photos du King) ou vous faire confectionner une réplique de l'un de ses costumes (environ 3000 $). Collection de magnets impressionnante, tous les disques, bijoux, pyjamas, décos de Noël, blue Suede shoes. Il y a même un Monopoly et une Barbie. Ils sont cruel.
Il y a des magasins à chaque sortie de musée et (voire dans) les expos, au Heartbreak hotel... déclinés par thèmes. N'hésitez pas à repérer un peu avant de passer à la caisse ou à marcher quelques centaines de mètres. Des boutiques (comme "Souvenirs-the beat goes on" ou "Memphis outlet") affichent des prix moins nettement chers (mais, à quelques exceptions près, les produits aussi sont plus cheap).
Rockabilly
Logements testés et approuvés par les Roadies
Days Inn Memphis at Graceland
Elvis Presley s Heartbreak hotel - FERMÉ
A Memphis
À moins de 5km
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Infos pratiques
- Adresse :
- 3734 Elvis Presley Blvd, Memphis, Tennessee
- GPS :
- Lattitude : 35.047691,
Longitude : -90.026049 - Téléphone :
- +1 901-332-3322
- Site internet :
- Visiter le site
- Horaires d'ouverture :
- Ouvert tous les jours sauf Thanksgiving, Noël et quelques jours fériés. Changement à toutes les saisons (de 9 h à 16 ou 18 h, tout est détaillé sur le site)
- Tarifs :
- de 38,75 dollars (maison seule) à 80 dollars (VIP Tour)
- Parking :
- 10 $/ voiture
- Audioguide :
- En plusieurs langues, fourni avec la visite
- Distances :
- Memphis Centre - Graceland : 14 km (12 minutes). Nashville - Graceland : 345 km (3h15). Little Rock - Graceland : 230 km (2h20)
Infos pratiques
Le site de Graceland est divisé en deux parties: la maison du King, d'un côté du Elvis Presley boulevard, ex Highway 51 (où l'on accède qu'en navette) et le "village", en face, où se trouve le centre de réservation, toutes les expositions et les (nombreux) gift shops. La billetterie se trouve au 3765. Le site internet est vraiment bien fait, avec plein de sections en français et une "Gracecam" 24/24. Il y a aussi une visite virtuelle.
Les autres maisons d'Elvis
Elvis a vécu une trentaine d'années à Memphis, et dans une dizaine de maisons. Vous pouvez en faire le tour en pèlerinage (mais toutes ne sont plus "debout"). Citons la première résidence de la famille Presley, arrivée de Tupelo (370 Washington St, aujourd'hui terrain vague) et celle d'avant Graceland, au 1034 Audubon street, qu'il a quittée en quête de vie privée, toujours visible.
Se loger
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