Saint Catherine Creek National Wildlife Refuge, le guide

Difficile de se souvenir comment on est tombés dessus. Saint Catherine Creek, un Wild national refuge (« refuge, sanctuaire de la vie sauvage » comme 520 autres aux USA) n’apparaissait dans aucun de nos guides. On était hyper pressés en plus de rejoindre la Louisiane, à la fin d’un roadtrip sur les routes du sud des Etats-Unis, mais on a vu le panneau, au tout début de la Natchez trace, et décidé de faire un petit détour.

On ne l’a pas regretté : bientôt un an plus tard, rien qu’en retouchant les photos, je suis époustouflée par cette nature à l’état pur, un bayou au bout du monde où nous étions seuls, entourés de milliers d’oiseaux.

Barbe espagnole et marécages

Ici, c’est le royaume de la barbe espagnole, d’herbes d’un vert fluo, d’oiseaux en migration de toutes espèces et d’alligators (mais on n’en a pas vu). En suivant quelques panneaux de bois, au sud ouest du Mississippi (juste au sud de Natchez), on y entre « comme ça ».

On prend un plan à l’entrée (et on laisse quelques dollars en toute honnêteté) et on longe la piste, entre de vieux puits de pétrole encore en activité et de l’eau, encore de l’eau. A notre passage, des oiseaux s’envolent dans tous les sens. On se gare enfin. C’est trop beau. Il y règne un calme incroyable. C’est donc ça, un havre de paix, et ça existe encore. Wouah. Les arbres, le tronc dans les marécages, sont immenses et des centaines d’oiseaux peuplent leurs branches. Le ciel est noir de nuées de volatiles. Un conseil : trempez-vous dans un pot d’anti-moustiques.

Hérons, ibis et chickadees

On vous prévient, la carte du parc n’est pas très compréhensible. Il est divisé en différentes zones d’habitat. Neuf en tout : terres inondables en cours de reforestation, champs agricoles, lacs… Les « hot spots » de bird watching sont indiqués en rouge (il y en a six). Le site s’étend sur des milliers d’hectares.

Selon la période de l’année et les migrations des espèces, vous n’y verrez jamais la même chose. 247 espèces d’oiseaux s’y croisent et s’y arrêtent. Un spectacle rare pour les ornithologues. Leurs déplacements sont particulièrement étudiés et ils sont classés par importance de présence et tous ne sont pas faciles à observer.

Il y a des grèbes (canards à tête huppée ou non), des cigognes, des pélicans, des hérons, des ibis (on a vu un vol de roses, c’était magique), canards, oies, faucons, dindes (sauvages), chevaliers, mouettes, pigeons, coucous, chouettes, pics, gobe-mouches, geais, alouettes, mésanges à tête noire (j’adore le nom: « chickadee »), le très protégé aigle chauve, des grives et même quelques hummingbirds. J’en passe et des impossibles à traduire.

Créé en 1910

On peut randonner, faire la visite avec des bénévoles, chasser, pêcher, faire du bateau et du canoë. Le site a été créée en 1990 pour offrir un habitat au gibier d’eau et protéger (en le recréant) le dynamique écosystème du fleuve Mississippi. Celui-ci borde d’ailleurs le parc sur plusieurs kilomètres. Il est géré par l’US Fish and Wildlife service et répertorié par la ‘ »National Audubon society » comme un lieu important d’observation des oiseaux. Impossible de trouver pourquoi le refuge a été baptisé du nom de Sainte Catherine (très « présente » dans le coin). Du coup, j’ai demandé aux rangers. J’attends la réponse…

Des consignes de respect (dont ma préférée : « Leave no trace« ) sont demandées aux visiteurs. Et leur contribution, s’ils voient passer un oiseau rare, est la bienvenue.