Chris Burkard : « Une photo pour moi, c’est avant tout une expérience »

Article rédigé le 28 janvier 2016 , mis à jour le 11 novembre 2023

Peut-être que vous ne le connaissez pas du tout, mais on est prêts à parier que vous avez déjà vu au moins une fois l’un de ses clichés (et que vous avez fait « Wow »). Chris Burkard est l’un des photographes américains que l’on préfère et une référence dans le monde de la photo d’aventure. Islande, Russie, Îles Féroé, Californie (chez lui), Alaska, Utah, Arizona, Canada, Suisse : le natif de San Luis Obispo voyage aux quatre coins du monde, à la recherche des paysages les inaccessibles et des spots de surf les plus inhospitaliers.

Récompensé par plusieurs prix, il shoote en Sony sans miroir (la série des A7, surtout le Sony A7ii), fait aussi de la vidéo et est un poids-lourd des réseaux sociaux. Il est suivi par plus d’1,4 million de fans sur Instagram et 250 000 sur Facebook.

Il nous a fait l’honneur d’une interview, rare en français (vous n’imaginez peut-être pas mais pour nous c’est un peu comme si Madonna ou Tarantino nous avaient répondu). Après quelques mails avec son équipe, il a dit oui et on s’est programmés un petit Skype. Il était 18 h chez nous, 9 h du mat’ chez lui. Il revenait d’un trip vidéo-promo à travers l’Amérique du Nord. Il s’est excusé de bâiller plusieurs fois : au-delà du décalage horaire, il s’était levé tôt pour passer un peu de temps avec ses enfants. En plus les filles, il est vraiment craquant (dixit Delphine).

Donc, voici Chris, en direct live de son studio à Avila Beach, Californie.

 

 

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@ Chris Burkard

 

 

 

Ça va Chris ?

« Ça va, ça va bien. J’ai été sur la route pendant un long moment. Je vais enfin pouvoir me poser chez moi pendant un bon mois, et j’avoue que ça me fait plaisir. Je viens de passer deux semaines de folie !

 

Où étiez-vous ?

J’ai commencé par la Colombie-Britannique, pour un shooting de 5-6 jours, puis à Las Vegas pour recevoir un prix (PMDA Visionary Photographer Award, NDLR) puis je suis allé à Salt Lake City pour des rendez-vous. Vous savez, je suis sur une tournée de promotion pour un documentaire sur le surf dans les Îles Féroé (« Faroes, The Outpost V. 2 «  ), donc j’ai fait un tour de cinq, six villes : San Francisco, Seattle, Portland…

 

Des villes plutôt sympas… On adore…

Oh oui ! D’ailleurs, vous me parlez d’où ?

 

On vous parle depuis Lyon. Et vous ? 

Je vous parle depuis mon studio à Avila Beach, à mi-chemin entre Los Angeles et San Francisco. Et vous, où êtes-vous sur la carte de France ? Je ne suis allé qu’une fois en France… C’était à Biarritz, Hossegor, toute cette région, pour faire des photos de surf bien sûr. (On lui explique qu’on est plutôt au sud-est de l’Hexagone, pas loin des Alpes).

J’ai toujours voulu passer du temps dans les Alpes françaises. Il y a deux mois, je suis allé en Suisse. C’était incroyable, cette chaîne de montagnes. Incroyable !

 

Vos photos sont vraiment sublimes, avec tout ce travail sur la lumière, l’eau… Comment les prenez-vous ? Prenez-vous beaucoup de photos ou est-ce que vous êtes de ceux qui attendent LA photo ?

 

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@ Chris Burkard

 

 

Déjà, merci. C’est marrant, ça dépend vraiment du concept. Souvent, je me retrouve dans des situations où je suis absolument seul au milieu des éléments ou sur la route… J’essaye de faire en sorte de retranscrire ce que je vois, tel quel, et l’expérience que j’en fais. Alors j’essaye de ne pas passer trop de temps à mitrailler et faire plein de photos, et de me focaliser davantage sur l’expérience en elle-même. Ça dépend vraiment du projet : quand je fais des photos commerciales, je shoote ce qu’il faut shooter et j’obtiens ce que j’ai à obtenir, mais quand je suis sur des projets persos, un peu ce que vous voyez sur mes réseaux sociaux, là je passe beaucoup plus de temps au coeur des éléments, à m’en imprégner vraiment.

 

Vous êtes un photographe de surf, Californien de surcroît, mais ce que vous préférez, ce sont les paysages nordiques, le grand froid… Pourquoi ?

 

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@ Chris Burkard

 

 

(Rires). Ça a commencé il y a longtemps… Enfin, pas si longtemps, disons 5-6 ans. J’ai décidé que j’en avais assez d’aller dans ces endroits « chauds », la mer et les palmiers. J’étais en voyage dans des coins comme Bali. Ces eaux translucides, c’est très beau, bien sûr, mais il y avait tous ces gens, ces hôtels, le wifi partout… Ce n’était pas l’expérience que j’en attendais, que j’imaginais. Ça m’a amené à chercher d’autres endroits où trouver l’inspiration, pour les articles de magazines.

Vous savez, j’ai commencé à voyager parce que je voulais que ces voyages me changent moi aussi, me marquent d’une empreinte, et je n’ai pas trouvé, lors de ceux-ci, la dimension d’introspection dont j’étais en quête et dont je rêvais tant. Alors j’ai pensé qu’en allant dans ces régions froides, là où il fallait vraiment donner de sa personne, je trouverais ce que j’attendais : ça vous force à être « dedans », ça vous propulse dans le décor, quoi qu’il arrive…

 

On connaît un peu l’Islande… Ça devait être parfait pour vous non ?!

Oui, c’est vrai, c’est l’un de mes endroits préférés (il en est à 18 voyages dans l’île, NDLR).

 

Parfois vous prenez un malin plaisir à ne pas révéler la localisation exacte de vos photos. Pourquoi ?

(Rires). Ça aussi, c’est une question rigolote. Il y a certains endroits si facilement accessibles : vous sautez dans un bateau ou un avion et vous y êtes. Ces endroits-là, tout le monde peut les chercher sur Google et savoir où ça se trouve en deux clics ! Mais il y a aussi des endroits où je vais qui sont vraiment reculés et qui me sont chers. J’aime le processus qui consiste à y aller et les trouver. Ça se mérite, c’est ça qui les rend spéciaux et, pour moi, uniques. Je ne rendrais pas service aux gens en leur dévoilant leur localisation, comment je les ai trouvés et comment j’y suis allé. Car mon but ultime, c’est d’inspirer les gens, de leur donner envie de voyager et de leur faire comprendre à quel point c’est difficile d’y aller. Parce que si ces endroits sont juste à portée de main, on ne les apprécie pas de la même manière.

 

Vous avez publié un livre, le « California Surf Projet » en 2009. Pour vous, quels sont les plus beaux endroits de la côte, pour le surf et pour la photographie ?

 

 

Toute la côte de Californie a quelque chose de spécial. Il n’y a pas vraiment pour moi un endroit qui sorte du lot. Il n’y a pas un lieu qui m’ait fait fait dire « Oh mon Dieu, c’est ici« . Encore une fois, ce qui a prévalu, c’est l’expérience, dans son intégralité. On a tout fait en van, et honnêtement, c’était ça le meilleur ! On a pu apprécier chaque instant à fond. Vous vous arrêtez, et votre maison, c’est l’endroit où vous vous êtes garés. C’était une expérience vraiment cool, on a eu une super météo, du soleil… Pour moi, rien n’est comparable à Big Sur. Cette partie de la côte, où la montagne rencontre l’océan, c’est vraiment quelque chose d’unique.    

 

McWay Falls, ce genre ?

Oui, McWay Falls, Salmon Creek, Andrew Molera State Park… Ces endroits sont vraiment liés à l’aventure. Vous vous garez, vous partez grimper, marcher à travers les forêts de redwoods, des chutes d’eau jusqu’au spot. Cette diversité, c’est ça qui la rend vraiment unique.      

 

On adore aussi la côte de l’Oregon…

Oh mon Dieu ! Je suis d’accord ! On pourrait faire un projet rien qu’avec la côte de l’Oregon. C’est un peu comme les endroits les plus cools de Californie, l’altitude en plus ! Plus extrême aussi. (Il baille, « Excusez moi, je me suis levé tôt ce matin pour passer un peu de temps avec mes enfants« ).      

 

Vous avez appris au côté de Michael Fatali, un ponte de la photographie de paysage du sud-ouest américain. Qu’est-ce qu’il vous a appris ?

 

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@ Michael Fatali

 

C’est une très bonne question. Michael a toujours eu une influence majeure sur moi, bien avant de le rencontrer. Le plus marquant pour moi, c’est qu’il shootait tout le temps en plein format. Ce qui voulait dire que le processus lui prenait énormément de temps, ce qui l’obligeait à réfléchir, conceptualiser chaque image. C’est quelqu’un qui va dans l’arrière-pays, marche pendant des heures avec un matériel hyper lourd, seulement pour trouver trois ou quatre endroits à shooter… Une patience qui se perd aujourd’hui. Ce que j’ai le plus appris de lui, c’est attendre… LA lumière. Si vous prenez le temps, mais vraiment le temps que ces endroits magnifiques méritent (et ils le méritent !)… Généralement, on y va, on prend la photo et on « force » le moment. Je n’ai pas tout le temps le temps de faire comme Michael, mais quand je l’ai, j’essaye vraiment de conceptualiser ma photo, de comprendre d’où vient la lumière, comprendre la relation entre elle et le lieu, et comment cela résonne en moi en tant qu’artiste, et tout ce que je peux en tirer en étant vraiment « dedans ». C’est un artiste unique pour lequel j’ai vraiment beaucoup de respect, pour ces moments qu’il a su créer. Michael est comme un compositeur : il compose chacun de ses clichés avec le soin que nécessiterait une symphonie. Il capture l’instant plutôt que de prendre une photo.      

 

Vous vous dites aussi inspiré par Henri Cartier-Bresson, photojournaliste français. Pourquoi ?

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@ Henri Cartier-Bresson

Tout à fait ! Au début de ma carrière, j’étais à la recherche de beaucoup d’inspiration et je regardais le travail de plein de photographes, en dehors de mon « pré carré ». Et dès mes études, j’ai beaucoup aimé Cartier-Bresson, parce qu’il était le total opposé de Michael Fatali : son travail était un travail de l’instant, de l’instinctif. Il s’immergeait totalement dans l’instant et il vivait vraiment « l’instant », son « decisive moment » (NDLR, le concept de l’instant décisif). Il était toujours prêt. L’un (Fatali) était très réfléchi, patient, et l’autre (Cartier-Bresson) toujours prêt à s’immerger totalement dans une culture jusqu’à ce qu’arrive LA photo. Il avait toujours un oeil sur ce qui se passait. Il était toujours engagé, il ne perdait jamais de vue son objectif. C’est un regard très significatif, très particulier, et il a inspiré beaucoup d’entre nous. Moi, j’essaye d’appliquer son état d’esprit à mon travail, qui est finalement très différent.  

 

Le photojournalisme, c’est votre truc ?

Et bien oui ! J’ai aimé en faire. J’en ai fait beaucoup, mais ce n’est pas le genre de travail que je mets en avant. Mais j’aime ça. J’adore photographier des gens, marcher dans la ville, tôt le matin, quand tout le monde part au travail. A Cuba, en Inde… Quand l’opportunité se présente, j’aime beaucoup le faire mais je suis bien conscient que ce n’est pas ce qui va me faire vibrer, tout le temps.      

 

Sur votre Instagram, on voit régulièrement des photos du Yosemite, de Monument Valley, Zion… Quels sont vos coins préférés aux Etats-Unis ?

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@ Chris Burkard

 

Oh oui, j’adore le sud-ouest, certainement parce que j’y suis né. Dans mon enfance, j’y ai passé beaucoup de temps. Avec ma famille, on ne voyageait pas (j’ai attendu l’âge de 21 ans pour avoir un passeport !). Le Southwest était une aventure très accessible : les slot canyons de l’Utah, aller au Yosemite et ses magnifiques formations rocheuses naturelles… Je suis toujours fasciné quand je vais au Grand Canyon, au Yosemite, au Sequoia… Tous ces endroits sont à 10 heures de route de chez moi. Je suis souvent allé aussi en Oregon… J’aime tout le sud ouest ! Bien sûr, il y a des endroits que je veux absolument voir sur la côte Est, comme la région des Grands lacs et bien d’autres. Ce qui est « drôle », c’est que je passe plus de temps à shooter hors des Etats-Unis qu’aux Etats-Unis ! Mais quand j’ai l’opportunité de faire quelque chose de local, c’est là que je m’immerge vraiment. C’est magnifique, je me laisse porter… et j’adore y trouver des sites hors des sentiers battus.    

 

Vous organisez des formations et êtes très présent sur les réseaux sociaux… Vous aimez ça ou vous considérez que vous êtes « obligé » de le faire aujourd’hui ?

Non, je trouve ça sympa, je ne suis pas obligé de le faire ! Il y a plein de photographes qui gagnent leur vie comme ça, avec des workshops, mais ça « prend » trop de soi émotionnellement, parce qu’il faut en permanence donner des conseils à d’autres gens alors que pendant ce temps-là, vous ne faites pas évoluer votre propre travail. La seule raison pour laquelle j’en fais, c’est parce que c’est fun ! C’est une manière de rendre ce qu’on m’a donné. C’est une manière de partager. Oui ça fait gagner de l’argent mais ce n’est pas quelque chose qui est indispensable pour moi. L’idée c’est de faire connaître des endroits, de partager ma façon de travailler, aussi pour inspirer les gens à être de meilleurs storytellers, un peu comme ce que je fais sur les réseaux sociaux : partager des expériences plus personnelles, mettre ce qu’ils sont vraiment dans leurs photos et pas seulement régurgiter des citations qu’ils ont lues quelque part. Essayer de créer une forme de vérité dans leurs photos.      

 

 

A part le surf et la photo, vous avez d’autres hobbies ?

Oui bien sûr ! (rires). J’ai l’habitude de faire beaucoup d’escalade. Une grande partie de ma vie a consisté à grimper un peu partout le week-end, notamment au Yosemite et à Joshua Tree. Des endroits vraiments sauvages. C’est aussi ça qui m’a amené dans ces parcs nationaux. C’est drôle, encore une fois, parce que si j’avais commencé par photographier ça, je l’aurais en quelque sorte « tué ». J’ai essayé d’être prudent, de garder ces choses-là pour moi, les choses que j’adore faire. C’est quelque chose d’important dans tout métier et carrière, ça évite de se brûler les ailes !

 

C’est un jardin secret. Si vous ne le photographiez pas, ce n’est pas du travail ?

Exactement. Vous devez ouvrir cette porte une fois de temps en temps mais la clé c’est de sortir de sa zone de confort. La raison pour laquelle j’aime l’escalade, c’est que c’est le seul moment où je suis concentré à 100% sur ce que je fais parce que chaque geste a une conséquence.

 

Quels sont vos prochains projets ?

Un film. On travaille actuellement sur un gros film, c’est pour ça que j’étais en Islande, dans un coin très reculé. Et vous savez on est allés sur un bateau dans l’Arctique, il y a eu une énorme tempête, la plus grosse depuis 25 ans, et on cherchait des endroits pour surfer… Le sujet du film n’est pas vraiment ce voyage, mais plus de se demander pourquoi à notre époque, l’aventure est si « préparée ». Si vous enlevez toute la part d’inconnu et que vous vous concentrez seulement sur le résultat, il n’y a pas d’aventure ! C’est le but du film, les questions qu’il pose.

 

Vous semblez être en roadtrip permanent… Quelle est votre recette idéale pour un bon roadtrip ?

 

    

Oh oui (rires). D’abord les bonnes personnes ! Je voyage rarement seul. Trouver les bonnes personnes, c’est le plus important. Des gens en qui vous pouvez avoir confiance et partager votre vision des choses, c’est hyper important. Et aussi une bonne playlist de musique ! (rires). Et la clé, c’est aussi de ne pas apporter trop d’affaires! (rires). On n’arrête pas de repenser les choses, le matériel que l’on emmène parce que si on compromet le processus de création avec ça, ça tue toute l’expérience. Parfois, je me dis : « Mais pourquoi j’ai amené tant de trucs ?!  » . J’essaye de me convaincre que j’aurais pu en avoir besoin mais en simplifiant les choses, on en aurait plus profité ! Les histoires viennent plus facilement du coup…

 

Votre logo, c’est un ours… Pourtant, vous ne faites pas beaucoup de photo animalière ?

NEW_SIGNATURE_3 11.29.48 AM Pour le logo, j’ai grandi en Californie, j’adore ce que cette côte a à offrir et j’ai une affection particulière pour ce logo très californien (comme sur le drapeau NDLR). J’ai pris l’ours, je l’ai fait mien, je l’ai fait dessiner par un artiste que j’aime beaucoup. Oui c’est drôle, et j’en changerais peut-être un jour. Concernant la photo animalière, je n’en fais effectivement pas beaucoup mais j’ai un immense respect pour les animaux, qui m’accompagnent à chaque shooting, je les cherche même ! Parce qu’on essaye toujours de revenir à cette espèce de procédé instinctif, et c’est ça que l’ours représente pour moi.

 

 

 

Vous avez aussi écrit un livre pour enfants, « The Boy Who Spoke To The Earth » (« Le garçon qui parlait à la Terre« ). De quoi s’agit-il ?

C’était l’un des plus grands projets sur lequel j’ai eu la chance de travailler. C’était un moyen de laisser quelque chose à mes enfants comme à n’importe quel jeune. C’était assez dur parce que d’habitude on laisse les photos parler. Ça m’a obligé à me concentrer sur le message que je voulais faire passer. J’ai écrit le livre avec l’artiste (David MacClellan, qui travaille pour Disney), je lui ai confié les photos et il les a transposées en dessins. On a beaucoup échangé. C’était vraiment marrant à faire, un testament pour les jeunes et jeunes aventuriers qui, je pense, ont besoin de quelque chose dans leur vie pour être inspirés. Et c’était mon but en faisant ce livre.

 

Bon, je pense qu’on va venir vous voir !

Merci, j’ai bien aimé parlé de tout ça avec vous. Vous devriez, c’est vraiment un bon point pour aller du côté de Big Sur ou Yosemite.

 

On devait venir, mais on a eu un petit problème de voiture…

La prochaine fois, n’hésitez pas à venir. Ma porte vous sera toujours ouverte… »

 

 

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TROIS PHOTOS QUI L’ONT MARQUÉ

Nous avons demandé à Chris de choisir trois photos et de nous raconter l’histoire qu’il y a derrière.

« Ce sont des photos que j’aime vraiment, que j’ai aimé prendre, des points de vue hors des sentiers battus que j’ai vraiment voulu conceptualiser. Le rendu est vraiment très personnel. Il y a une histoire derrière, et ça les rend spéciales. Vous êtes vraiment entouré par la nature. Il y a une citation vraiment incroyable d’Edward Abbey (auteur de « Désert Solitaire  » ), qui dit : « Vous verrez plus à pied ou à dos de cheval dans n’importe quel parc national, que vous n’en verrez jamais en restant dans la voiture« . Vous marchez quelques mètres depuis le parking et vous partez randonner, et vous en verrez dix fois plus. »

 

 

« If you are lucky enough to make the trek out… », Ruth Glacier, Denali national park (Alaska, USA)

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Photo: @ChrisBurkard

« If you are lucky enough to make the trek out to the Ruth Glacier in Denali National Park, you’ll find yourself blown away by the stunning vistas you’ll encounter there. There really is something special about Denali; I’ve traveled all over the world, but it is truly one of the most solemnly beautiful landscapes I’ve ever been in.  The sound of the cracking glaciers would travel from one side of the valley and resonate off the mountain faces all the way back and right through you.  Here, a lone backcountry skier treks through the Ruth Glacier in search of new runs. »

« Si vous êtes assez chanceux pour faire la route du Ruth Glacier du Denali National Park, vous serez soufflé par les vues époustouflantes que vous rencontrerez. Denali a vraiment quelque chose de spécial. J’ai voyagé dans le monde entier, mais c’est vraiment  l’un des plus beaux paysages, et je le dis solennellement, que j’aie pu voir. Le son des glaciers qui se fissurent, se craquèlent, et qui voyage d’un côté à l’autre de la vallée, vient résonner sur les montagnes d’en face et ainsi de suite, en te « transperçant » aussi. Ici, on voit un skieur solitaire cheminer à la recherche d’un nouveau terrain de jeu ».

Celle photo a été primée au CMS 2014.

 

 

Hardergrat trail, Interlaken, canton de Bern (Suisse)

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Photo: @chrisburkard

« We had been hiking for hours along the Hardergrat Trail in Switzerland before we got our first glimpse of sunlight through the dense cloud cover. Although it might seem like a bummer to hike a trail like this with an obstructed view, the fact of the matter is that walking among the clouds was epic! A big part of travel is accepting whatever conditions nature hands you. The photos might not turn out exactly how you expected them to, but the experience will always be worth it! ».

« Nous avons grimpé pendant des heures l’Hardergrat trail, en Suisse, avant d’apercevoir le premier rayon de soleil à travers l’épaisse couche de nuages. On pourrait se dire que c’est la poisse de ne rien voir quand on s’engage sur une randonnée mythique comme celle-ci, mais le fait est que marcher au-dessus des nuages était épique ! Une grande part du voyage consiste à accepter les conditions que la nature te donne. Les photos peuvent ne pas ressembler à ce que vous attendiez, mais l’expérience vaudra toujours le coup ! ».

 

 

« First light », Havasu Falls, Supai (Arizona)

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Photo: @chrisburkard

« It’s like some kind of crazy dream. Coming around the bend to see Havasu Falls. After 10 miles in the desert it almost feels like a hallucination seeing turquoise green water pouring out of the red rock cliffs in 100deg weather. If you haven’t been there, I recommend making the trip in late summer, as the hike will have you sweating profusely, which will make the plunge into the falls that much more exhilarating. The summer months are typically the most hectic here and most hikers would say to go during early spring to escape the insane crowds. »

« C’est comme un rêve fou. Arriver à un virage et tomber droit sur les chutes Havasu. Après 16 kilomètres de marche dans le désert, c’est comme une hallucination de voir cette eau d’un vert turquoise se déverser depuis des rochers rouges, le tout par 38 degrés ! Si vous n’y êtes jamais allés, je vous recommande de le faire à la fin de l’été, afin que la rando vous ait tellement fait transpirer que le plongeon dans les cascades n’en sera que plus exaltant ! Les mois d’été sont typiquement les plus trépidants ici et la plupart des randonneurs vous diront de le faire au début du printemps pour éviter la cohue. »

 

 

> Le coin pratique

Chris Burkard est né le 12  mars 1986 à San Luis Obispo. Marié, deux enfants. 1,4 million d’abonnés Instragram et 250 000 fans Facebook.

Peut-on acheter ses photos ? Bien sûr, sur son site. Impression papier, toile, métal ou bois.

Galerie. 445 1st St, Avila Beach, Californie.

Studio. 897, W Grand Avenue, Grover Beach. Attention, des travaux sont en cours et galerie et studio devraient être réunis à Avila Beach d’ici la fin du premier trimestre 2016.

Workshops. Chris donne des cours (pas particulier mais plutôt à des groupes). A voir sur son site.

Ses livres

« The California Surf Project« , 2009. Eric Soderquist & Chris Burkard

« Come Hell or Hight Water – Plight of The torpedo People« , 2012. Chris Burkard. Accompagné d’un film de Keith Malloy

« Incredible Waves: Amazing Surf Photos and How to Shoot Them« , 2013. Chris Burkard

« Distant Shores: Surfing the Ends of the Earth« , 2014. Chris Burkard. Edition limitée

« High Tide: A Surf Odyssey« , 2015. Chris Burkard

« The Boy Who Spoke To The Earth« , 2015. David McClellan et Chris Burkard

Ses films

« The Distant Shores : Surfing The Ends Of The Earth »

 


« Russia : The Outpost, Volume 1 »

 


« The Cradle of Storms »

 


« Faroes : The Outpost, Volume2 »

 

12 commentaires

  1. Bravo, super interview ! Son compte Instagram me fait rêver mais je n’étais jamais allée voir plus loin. C’est chouette d’en savoir plus, il a l’air sympa ce cher Chris !

    1. Merci pour les compliments Camille. Ça nous fait plaisir si ça permet à des gens d’en savoir un peu plus sur celui qui se cache derrière un appareil ou des photos instas. Car le parcours d’un photographe, c’est beaucoup de son travail. Bises

    1. Hello Anne, je crois qu’il regroupe tout (galerie + studio) à Avila Beach. Tu nous raconteras ?

  2. Elle est top cette interview ! J’aime bien en apprendre plus sur les photographes et voyageurs qui m’inspirent. Et on peut dire que là vous avez mis le paquet sur les questions intéressantes ! Top ! 🙂

    1. Merci beaucoup Laura ! On a pris un coup de chaud un soir et on s’est dit qu’une petite interview serait cool. Et toi, t’es déjà allée à sa galerie ? C’est à quoi 3 ou 4h de route de chez toi ?

    1. Non aussi ! Raté la dernière fois car il y avait trop de pluie… et les chutes étaient « marronnasses ». Mais c’est toujours au programme ^^

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